Dans une interview accordée à l'AFP et au Figaro à la veille de sa visite en France, le premier ministre russe Dmitri Medvedev, 47 ans, n'a pas exclu la possibilité de briguer à nouveau un mandat présidentiel.
"Il ne faut jamais dire jamais. D'autant plus que je me suis déjà baigné une fois dans ce fleuve et que c'est un fleuve dans lequel on peut se baigner deux fois", a déclaré M. Medvedev, qui a dirigé l'Etat russe de 2008 à 2012.
Le chef du gouvernement faisait allusion à la formule d'Héraclite selon laquelle "On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve".
"Si j'ai assez de force et de santé, si les gens me font confiance, alors je n'exclus pas que les choses prennent cette tournure", a souligné M. Medvedev, ajoutant qu'il se félicitait d'être le premier ministre de Vladimir Poutine.
La modernisation piétine
Evoquant la modernisation de l'économie russe, le chef du gouvernement a constaté qu'il n'y avait pas de progrès radical.
"Il y a des avancées, mais pas aussi rapides que ce que je souhaiterais", a-t-il indiqué.
Selon M. Medvedev, l'économie russe "n'est pas équilibrée de manière idéale" et "trop dépendante" des hydrocarbures. Le premier ministre a également déclaré ne pas être satisfait du niveau des investissements russes dans l'Union européenne, notamment en France, où ils sont souvent bridés par "la méfiance ou des difficultés administratives".
Syrie: soutien "discutable" de Paris à l'opposition
Le soutien apporté par la France à la Coalition nationale de l'opposition syrienne est "très discutable" et juridiquement inacceptable, estime le chef du gouvernement russe.
"Conformément aux principes du droit international approuvés par l'Onu, aucun pays ni aucun Etat ne doit entreprendre d'action visant à renverser par la force le régime en place dans un pays tiers. Du point de vue du droit international, il est inadmissible de soutenir une autre force politique lorsque celle-ci se retrouve être le principal adversaire du gouvernement légitime d'un pays", a affirmé M. Medvedev.
Il a rappelé que contrairement aux clichés existants, la Russie "ne soutenait ni le régime d'Assad ni l'opposition".
Selon le chef du gouvernement russe, "Moscou n'a aucune envie de voir la Syrie disloquée, provoquant un nouveau foyer de tension au Proche-Orient".
"Cela profiterait à coup sûr aux extrémistes religieux", a conclu M. Medvedev dans une interview à l'AFP et au Figaro.