Les ententes intervenues lors de la conférence de Genève sur la Syrie impliquent le départ du président Bachar el-Assad, a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius lors d'une interview accordée à la chaîne française TF1.
"Il est dit que (ses membres) feront l'objet d'un consentement mutuel. Jamais l'opposition ne va accepter Bachar el-Assad. Donc, ça signifie implicitement que Bachar el-Assad doit partir. Bachar el-Assad, à terme, c'est fini", a indiqué le ministre.
"Si ce que nous avons décidé (samedi à Genève) n'est pas suffisant, nous retournerons au Conseil de sécurité des Nations unies et nous demanderons l'application du chapitre VII" de la Charte de l'ONU, a poursuivi M. Fabius, "c'est à dire l'obligation d'appliquer ces décisions et l'obligation peut recourir à toute une série d'éléments, notamment des éléments militaires".
Ces déclarations entrent en porte-à-faux avec celles réalisées plus tôt dans la journée par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, selon lequel aucun départ d'Assad n'est mentionné dans les ententes de Genève.
"Le document n'exige pas la démission de Bachar el-Assad. La version initiale du texte contenait une clause impliquant le départ des personnes qui empêchaient la paix. Cela est contraire à l'inclusivité du processus politique en Syrie, ainsi qu'aux normes de la Charte des Nations unies sur la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats souverains. Cela n'est pas mentionné dans le document adopté aujourd'hui qui stipule que les Syriens doivent décider du sort de leur pays", a insisté M.Lavrov lors d'un point presse, avant d'ajouter que la version initiale avait été amendée à l'initiative de la partie russe.
Convoquée à l'initiative de Moscou, la conférence internationale sur la Syrie s'est déroulée le 30 juin à Genève.
Depuis la mi-mars 2011, la Syrie est en proie à une vague de contestation du régime en place. Selon l'Onu, les affrontements ont déjà fait plus de 12.000 victimes. Damas affirme pour sa part que plus de 2.500 policiers et soldats syriens, ainsi que plus de 3.200 civils ont été tués dans des affrontements contre des bandits financés de l'étranger. Un cessez-le-feu a été décrété dans le pays en avril dernier, en vertu du plan de paix proposé par l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe Kofi Annan. Toutefois, les parties hostiles font régulièrement état de nouveaux affrontements et victimes.