La Russie juge inacceptable toute décision sur le statut de la mer Caspienne qui soit adoptée sans que l'avis des pays riverains soit pris en compte, a annoncé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une intervention à l'Université d'Etat d'Erevan.
"Une décision prise sans consulter les pays riverains sur la façon d'utiliser la mer Caspienne est inacceptable, surtout si elle adoptée avec la participation de l'Union européenne située loin de cette région", a déclaré lundi M. Lavrov.
Selon le ministre, la Russie estime que "les cinq Etats caspiens doivent régler cette question sans écouter les suggestions d'autrui et sans réagir aux démarches souvent provocatrices de pays extérieurs à la région".
Avant la chute de l'URSS en 1991, le statut de la mer Caspienne était réglementé par les accords soviéto-iraniens de 1921 et de 1940. A l'heure actuelle, ce statut fait l'objet de négociations qui se déroulent entre l'Iran et les pays riverains issus de l'URSS. L'Azerbaïdjan, le Kazakhstan et le Turkménistan insistent sur le partage de la Caspienne selon la ligne médiane, alors que l'Iran propose que la mer soit divisée en cinq secteurs égaux répartis entre tous les pays riverains à raison de 20% pour chaque Etat. Cette idée est rejetée par l'Azerbaïdjan.
Les pays n'arrivent pas non plus à s'entendre sur les coordonnées de la ligne médiane divisant le fond de la mer Caspienne en secteurs nationaux.
En novembre 2003, les pays riverains ont signé à Téhéran une Convention cadre sur la protection de l'environnement de la mer Caspienne.