Lituanie: le parquet émet des mandats d'arrêt contre des ex-policiers soviétiques

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Le Parquet général de Lituanie a délivré des mandats d'arrêt contre Boleslav Makoutynovitch et Vladimir Razvodov, anciens membres d'un groupe d'intervention de la police soviétique, soupçonnés d'implication dans le meurtre de 14 personnes en janvier 1992 à Vilnius, a annoncé jeudi le site d'information Delfi.lt.

Le Parquet général de Lituanie a délivré des mandats d'arrêt contre Boleslav Makoutynovitch et Vladimir Razvodov, anciens membres d'un groupe d'intervention de la police soviétique, soupçonnés d'implication dans le meurtre de 14 personnes en janvier 1992 à Vilnius, a annoncé jeudi le site d'information Delfi.lt.

En décembre 2011, un tribunal de Vilnius a reconnu MM. Makoutynovitch et Razvodov suspects de trois infractions réprimées par le Code pénal de la Lituanie: comportement interdit par le droit international, tortures et traitements inhumains de personnes placées sous la protection du droit humanitaire international et complicité de meurtre.

Selon le parquet lituanien, il s'agit de crimes imprescriptibles.

En mars 2012, le parquet de Vilnius a demandé à la Russie d'établir le lieu de résidence des suspects pour leur remettre une convocation à comparaître devant la justice lituanienne.

Le 11 mars 1990, le Soviet suprême (parlement) de Lituanie a proclamé le rétablissement de l'indépendance de cette république soviétique, mais les autorités de l'URSS (dirigée à l'époque par Mikhaïl Gorbatchev) ont qualifié cette démarche "d'anticonstitutionnelle". En janvier 1991, des manifestations non autorisées ont éclaté en Lituanie, amenant Moscou à y envoyer des unités spéciales pour prendre le contrôle de certains ouvrages stratégiques. Dans la nuit du 12 au 13 janvier, une colonne de chars soviétiques a investi le centre de Vilnius. Les accrochages entre les militaires et les manifestants près de la tour de télévision ont fait 14 morts et plus de 600 blessés. Parmi les morts figurait un combattant de l'unité Alpha tué par balles dans le dos.

Les services spéciaux soviétiques ont alors déclaré que ces accrochages avaient résulté d'une provocation et que toutes les victimes avaient été abattues par des tireurs d'élite.

Audrius Butkevicius, qui dirigeait le département lituanien de la Défense en 1990-1991, a par la suite reconnu dans ses interviews qu'il avait donné l'ordre de placer des tireurs sur des toits situés près de la tour de télévision. Il a également déclaré que ces tireurs avaient ouvert le feu sur les manifestants.

Or, aucune enquête sur ces déclarations n'a été ouverte par les autorités lituaniennes.

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