Les titulaires des droits de propriété intellectuelle ne s’arrêteront probablement pas dans leur désir de sanctionner les réseaux sociaux et les fournisseurs d’accès. La CEDH a examiné seulement un petit nombre d’affaires qui n’est que le haut d’un iceberg immense. Il s’agit d’une véritable guerre qui a envahi tous les continents de la planète. On comprend les protestations des internautes : pour les simples utilisateurs des réseaux sociaux toutes ces lois ne sont qu’une tentative de porter atteinte à leur vie privée, estime le rédacteur en chef du webzine eWeek Wayne Rush.
« Je crois qu’il y a un désir de ne pas laisser le gouvernement franchir la limite du raisonnable. Ce qu’ils font, revient en fait à tuer le messager qui a apporté de mauvaises nouvelles au lieu de poursuivre celui qui a envoyé le messager. Les gens protestent contre les atteintes à leur vie privée de la part du gouvernement »
Rappelons que les lois en question, si elles sont adoptées, permettront de bloquer tout site soupçonné de diffuser un contenu en violation des droits de propriété intellectuelle et ce même si le propriétaire du site n’y est pour rien. Les douaniers auront le droit d’examiner tous les supports d’information - ordinateurs et téléphones portables, etc. S’ils trouvent un contenu suspect, le support sera confisqué et son propriétaire devra payer une amende. Dans ces conditions la décision de la CEDH est quelque chose de positive. Elle témoigne de l’influence grandissante exercée par la communauté virtuelle, estime Andreï Massalovitch, le spécialiste russe de la veille concurrentielle.
« Il est réjouissant de voir que le travail ciblé de blocage des initiatives potentielles dangereuses, est efficace. Cela veut dire que la communauté d’utilisateurs d’Internet a assez de poids pour influencer les décisions politiques au moins dans certains pays du monde »
On comprend les titulaires des droits de propriété intellectuelle qui veulent défendre leurs droits et préserver leurs revenus. Mais le droit à la vie privée tout également être respecté. Il faut donc chercher un compromis entre les deux, les internautes soucieux de préserver leur liberté acceptant mal les règles imposées.
