La Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Navi Pillay, qui a accusé lundi le régime syrien de crimes contre l'humanité, devrait adopter une "position impartiale" concernant la Syrie et examiner uniquement les témoignages dignes de foi, a déclaré mardi le ministère russe des Affaires étrangères.
"Nous espérons que la Haut-commissaire adoptera désormais une position impartiale et examinera les témoignages dignes de foi concernant la Syrie. Les autres organismes internationaux devraient aussi s'en tenir à cette position en vue de mettre fin aux violences en Syrie au plus vite", a indiqué le ministère dans un communiqué mis en ligne sur son site internet.
"Les sources d'information de Mme Pillay suscitent des doutes. Ces derniers temps, nous assistons malheureusement à de nombreuses tentatives de présenter la situation en Syrie de façon unilatérale, de discréditer le gouvernement du pays et de passer sous silence les actions illégitimes de l'opposition armée syrienne, visant notamment les civils. On pourrait prendre en considération les conclusions assez équilibrées faites par la Mission d'observation de la Ligue arabe dans son rapport du 19 janvier qui a été diffusé au Conseil de sécurité de l'ONU", a noté le ministère.
Lundi, lors d'une séance plénière de l'Assemblée générale de l'ONU, Mme Pillay a déclaré que plus de 5.400 civils avaient été tués en Syrie par les forces de l'ordre en 2011 et qu'environ 2.000 militaires et policiers syriens avaient été victimes des insurgés. La Haut-commissaire a cependant reconnu ne pas avoir de documents attestant ces chiffres.
Qualifier les actions des autorités syriennes de crimes contre l'humanité ne relève pas de la compétence de la Haut-commissaire aux droits de l'homme, a rappelé le ministère.
Moscou est toujours préoccupé par la situation humanitaire grave en Syrie et l'augmentation du nombre des victimes civiles dans ce pays et appelle à mettre fin aux violences, a conclu le ministère russe.