Augusto Pinochet a été parmi les organisateurs du putsch du 11 septembre 1973 au Chili. Une opération bien orchestrée, engageant l’artillerie, l’aviation et l’infanterie, demeure toujours la plus importante opération militaire interne menée dans le pays. Pinochet est devenu dictateur. En 17 ans de son gouvernement plus de 40 mille personnes ont souffert, quelque 3 mille citoyens on péri ou disparu. Cette interprétation de son gouvernement est partagée par la plupart des organisations des droits de l’Homme, seuls ne sont pas d’accord les représentants du gouvernement de centre droite du pays. Grâce à leurs efforts le terme «dictature» a été remplacé dans les manuels d’histoire par celui «de gouvernement militaire». Voici ce qu’en pense Boris Martynov, directeur de l’Institut de l’Amérique latine auprès de l’Académie russe des sciences.
«Qu’est-ce un régime militaire sinon une dictature ? Puisque ce n’est pas une démocratie et que le pouvoir est pris moyennant un coup d’Etat militaire ? Et c’était ainsi, il a causé la mort du président légitimement élu. Rien à faire, c’est une dictature!
De décembre 1974 à mars 1990 Pinochet était président du Chili et commandant en chef suprême des Forces armées du pays. Durant cette période des tribunaux militaires ont été institués, des centres de torture secrets et des camps de concentration pour les détenus politiques ont été créés. Les réformes économiques appliquées par Pinochet, c’est une autre chose. Nombre d’experts estiment que le général a sauvé le pays d’une grave crise économique, de la guerre civile et de la division. Mais était-ce l’unique moyen de salut ? Plutôt, non…»
Le scandale politique au Chili est un exemple de choc d’intérêts, dont parle Boris Martynov. Exemple, certes, éloquent, mais pas le seul.