L’Arabie saoudite pourrait se doter de l'arme atomique (Presse)

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L’un des politiciens les plus influents d’Arabie saoudite, le prince Turki al-Fayçal, a averti que son pays pouvait lancer son propre programme nucléaire.
L’un des politiciens les plus influents d’Arabie saoudite, le prince Turki al-Fayçal, a averti que son pays pouvait lancer son propre programme nucléaire. Cela se produirait si Téhéran, le principal opposant géopolitique de Riyad, se dotait d’une arme nucléaire, écrit mercredi 7 décembre le quotidien Kommersant.

Le prince Turki al-Fayçal a fait cette déclaration retentissante pendant une conférence internationale à Riyad. Selon lui, deux facteurs pourraient influencer la décision de l’Arabie saoudite de créer des forces nucléaires de dissuasion: premièrement, le potentiel nucléaire d’Israël, et deuxièmement, la menace de plus en plus réelle de l’adhésion de Téhéran au club nucléaire.

Le prince Turki al-Fayçal a toujours adopté une position ferme à l’égard de l’Iran chiite, principal rival de l’Arabie saoudite dans la lutte pour l’influence dans le monde islamique. Mais Riyad n’avait encore jamais annoncé aussi ouvertement son intention de se doter de l'arme atomique.

L’Arabie saoudite est prête à recourir aux mesures les plus radicales pour déjouer les ambitions nucléaires de Téhéran. Selon les documents secrets publiés par WikiLeaks, les princes saoudiens ont demandé à plusieurs reprises à Washington d’attaquer l’Iran. La tension entre Téhéran et Riyad s’est d’autant plus accrue après le début du printemps arabe. Les Saoudiens soupçonnent le régime des ayatollahs de provoquer des troubles parmi les chiites dans les pays du Golfe. La situation la plus précaire est à Bahreïn où les chiites sont majoritaires, et le pouvoir appartient à la dynastie royale sunnite qui se guide sur Riyad. Les Saoudiens ont même envoyé leur armée dans ce pays voisin pour réprimer les émeutes de masse.

La situation dans la province orientale saoudienne d’Ach-Charqiya, où se situent les principaux champs pétroliers, est une autre source d’inquiétude pour le gouvernement saoudien. Dans cette région vivent en groupe des centaines de milliers de chiites qui ont manifesté à plusieurs reprises cette année. Riyad est convaincu que les protestations des chiites ont lieu à l'instigation des services de renseignement iraniens, dont l’objectif consiste à déstabiliser le royaume.

Pour lutter conter le programme nucléaire iranien, l’Arabie saoudite propose d’adopter des sanctions sévères contre l’Iran, dont l’interdiction d’exporter le pétrole. Et les autorités saoudiennes promettent d’augmenter leurs propres fournitures pour empêcher l’explosion du marché mondial des hydrocarbures.

Les Etats-Unis se prononcent également en faveur de sanctions internationales les plus sévères. Selon la majorité des experts, l’administration de Barack Obama n’osera pas lancer une opération militaire contre Téhéran et ne donnera très probablement pas le feu vert à Israël pour frapper l'Iran. Etant donné que le prince Turki al-Fayçal a la réputation d’un politicien proaméricain, il serait logique de supposer que sa "démarche nucléaire" a été concertée avec Washington. Le risque que l’Arabie saoudite se dote de l'arme nucléaire, ainsi que d’autres pays arabes après Riyad, pourrait être l’un des arguments des Etats-Unis aux négociations avec les opposants aux sanctions anti-iraniennes, avant tout avec la Russie et la Chine. Washington estime qu’aucun des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies ne souhaite un tel effet domino.
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