Poursuite de la saga martienne

© Photo: EPAPoursuite de la saga martienne
Poursuite de la saga martienne - Sputnik Afrique
S'abonner
Après la perte de contact avec la sonde «Phobos-Grunt», les équipes russes et américaines se concentrent sur l'envoi d'un nouveau laboratoire vers la planète Rouge : le MSL.

La planète Rouge a toujours attiré l’attention des chercheurs. C'est pourquoi les passions se déchaînent toujours autour de la sonde «Phobos-Grunt», perdue en orbite. Les spécialistes ont réussi à capter ses données télémétriques et essaient maintenant de comprendre si l’engin peut encore être utilisable. Et pendant ce temps, leurs collègues de l’Institut des recherches spatiales de l’Académie russe des sciences sont arrivés aux États-Unis où le Mars Science Laboratory (MSL) doit partir aujourd’hui vers Mars. L’engin «Curiosity» est équipé avec du matériel russe et des spécialistes russes font également partie de l’équipe des chercheurs qui participent à cette mission de la plus haute importance.

Deuxième tentative

A la différence des autres appareils envoyés vers Mars, le MSL a pour mission de découvrir les traces d’une vie primitive. «Curiosity» est pratiquement le successeur de la sonde «Viking» de la NASA, partie en 1976 vers la planète Rouge et chargée de la même mission. La question de savoir si la vie existait sur Mars est alors restée sans réponse.

Des dizaines d’années après, les concepteurs ont décidé de refaire la tentative en s’armant des technologies nouvelles et d’une nouvelle stratégie de recherche pour détecter des organismes vivants. La sonde va tout d’abord se concentrer sur la présence de l’eau, une condition indispensable à la vie. Cette tâche est confiée à un instrument de fabrication russe. Il s’agit du détecteur de neutrons DAN (Dynamic Albedo of Neutrons) qui doit enregistrer la présence de l’eau dans le sol à une profondeur jusqu’à 2 mètres. Il mesure le pouvoir de réflexion des neutrons et détermine la présence des atomes d’hydrogène.

«L’appareil se compose de deux unités distinctes : émetteur de neutrons et détecteur qui doit détecter les neutrons réfléchis par le sol au-dessous de l’engin martien», explique Vladislav Tretiakov, collaborateur du laboratoire de spectroscopie de l'Institut de Recherche Spatiale de l'Académie des sciences de Russie (IKI). «Le spectrogramme des neutrons et le temps de leurs parcours permettront de conclure s'il existent des composants d’hydrogène dans le sol. Nous allons aussi pouvoir dire si d’autres instruments s’imposent pour étudier le sol à un endroit déterminé».

Les données enregistrées par l’instrument russe seront ensuite comparées avec celles des autres instruments et systèmes. Après avoir fait le point de toute l’information reçue, le groupe qui s’occupe du suivi de l’appareil au Laboratoire (JPL) à Pasadena (Californie), va décider de la direction à donner à l’engin. Ce groupe se compose des chercheurs de plusieurs pays. L’équipe russe est notamment «responsable» de l’eau.

Quand l’appareil se sera posé sur Mars et continuera à se déplacer sur la planète, l'équipe russe continuera à surveiller en continu le fonctionnement des instruments à bord, analyser les données et surveiller tout ce que la sonde pourra trouver. Le programme de la journée suivante sera conçu en fonction des résultats de la journée précédente.

Les chercheurs de l’IKI viendront à Pasadena en août 2012, lorsque le MSL sera proche de Mars. Les 90 premiers jours supposent le travail le plus intense. C’est la raison pour laquelle les Russes travailleront en trois équipes, en surveillant l’appareil jour et nuit.

Mars Science Laboratory est très différent des autres engins qui ont réussi à se poser sur la planète Rouge. Il est le plus lourd que ses prédécesseurs, pesant 899 kilos, ce qui explique le fait qu’il a fallu mettre au point tout un schéma de freinage pour MSL dans l’atmosphère martienne. La décélération de l'appareil se fera d’abord grâce au bouclier thermique, ensuite un parachute sera utilisé, et enfin une plate-forme réactive se séparera de l’engin pour toucher le sol.

A la recherche de l'eau

Le laboratoire a beaucoup d’autres missions à remplir sur la planète Rouge, notamment mettre en évidence l’origine des traces d’ammoniac et de méthane. Sur terre ces gaz ont pour origine les bactéries ou les volcans, mais les volcans n'existent pas sur Mars. Pourquoi en trois milliards d’années le climat sur la planète est-il devenu aussi sec et froid? Les scientifiques sont sûrs de découvrir des traces d'eau. Des preuves indirectes de la présence de cette substance sur Mars ont déjà été découvertes, comme des clichés d'une falaise résultant de l’action de l’eau. Reste maintenant à trouver les preuves directes.

Même si la mission ne réussira pas, il ne faut pas la sous-estimer, considèrent les spécialistes. Toute nouvelle information sur la planète Rouge est serait la bienvenue. C'est pourquoi de nombreux pays ont déjà programmé des expéditions pilotées vers Mars dans les prochaines décennies.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала