Un éventuel déploiement de missiles de type Iskander dans la région russe de Kaliningrad n'a pas pour but d'exercer une pression psychologique sur la Pologne, a annoncé samedi le représentant permanent de la Russie auprès de l'Otan, Dmitri Rogozine.
"Ce n'est pas correct", a-t-il répondu à la question de savoir si en parlant du déploiement d'une batterie de missiles Iskander à Kaliningrad, enclave russe isolée au coeur de l'Europe, Moscou voulait exercer des pressions sur Varsovie.
Le président russe Dmitri Medvedev a promis le 23 novembre de déployer dans l'ouest et le sud de la Russie des systèmes offensifs modernes garantissant la destruction des installations européennes du bouclier antimissile si les Etats-Unis poursuivaient son déploiement. D'après le chef d'Etat, l'une de ces mesures serait le déploiement de missiles de type Iskander à Kaliningrad.
D'après l'ambassadeur, les autorités polonaises se livrent de leur propre gré en otages.
"Tout pays européen qui accepte de déployer sur son territoire des armes américaines dirigées contre nous, donne son peuple en otage", a poursuivi M.Rogozine.
Il a en outre indiqué qu'en déployant leur bouclier en Europe de l'Est les Etats-Unis relançaient la course aux armements nucléaires.
Les Etats-Unis envisagent de déployer de 2015 à 2020 une troisième zone de positionnement de leur système de défense antimissile en Europe. Moscou s'oppose à ce projet, considérant que la mise en place d'un bouclier antimissile à proximité de ses frontières menace le potentiel stratégique russe.
Washington a déjà conclu des traités sur le déploiement d'éléments du bouclier avec plusieurs pays européens, dont la Pologne (signé en août 2008), la Roumanie et la Turquie (septembre 2011).