Union eurasienne: une chance pour relancer les relations dans l'ex-URSS

La création d'une Union eurasienne offre à la Russie une excellente occasion de procéder au "redémarrage" de ses relations avec d'autres pays de l'ex-URSS, estime le doyen adjoint de la faculté d'histoire de l'Université d'Etat de Moscou, Alexeï Vlassov.

"Il ne fait aucun doute que le redémarrage des relations entre la Russie et d'autres pays de l'ex-URSS est possible. La création d'une Union économique eurasienne donne à Moscou une chance ultime de « rejouer le jeu » qui se déroule dans la région", a indiqué mercredi M. Vlassov lors d'un duplex télévisé Moscou-Bruxelles organisé à RIA Novosti.

Selon l'historien, il ne s'agit pas de restaurer l'Union soviétique. D'abord parce la Russie "ne possède pas des ressources indispensables à cet effet" et ensuite parce qu'elle "n'y voit aucune nécessité politique".

Les experts européens sont quant à eux sceptiques sur la mise en place de l'Union eurasienne.

"Bruxelles ne redoute pas les processus d'intégration [dans l'espace post-soviétique], car ils ne sont pas pris au sérieux. Cela fait dix ans que nous entendons parler d'une union entre la Russie et la Biélorussie, mais les choses en restent là", a affirmé Fraser Cameron, conseiller de l'European Policy Center (Bruxelles).

"La création d'une union illusoire avec deux dictatures - la Biélorussie et le Kazakhstan - n'est pas la meilleure solution pour la Russie. Cela constituerait un pas en arrière. La Russie a besoin de s'entendre avec l'Occident, de se moderniser, d'adhérer à l'Organisation mondiale du commerce, de combattre la corruption, de développer son système d'éducation et d'assistance médicale", a déclaré M. Cameron.

Début octobre, le quotidien "Izvestia" a publié un article du premier ministre russe Vladimir Poutine, dans lequel celui-ci se dit persuadé que l'Union douanière et l'Espace économique commun en cours de création par la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan pourraient servir de base à la mise en place d'une Union eurasienne. Selon le chef du gouvernement russe, il ne s'agit pas de substituer cette dernière à la Communauté des Etats indépendants (CEI), mais de créer un "maillon" reliant l'Europe à la région Asie-Pacifique.