Le refus de remettre le prix Quadriga au premier ministre russe Vladimir Poutine est un signe de lâcheté et d'incohérence, a annoncé mardi aux journalistes le président russe Dmitri Medvedev.
"Bien sûr, (la remise du prix Quadriga) est un problème allemand plutôt que russe. Je pense que toute organisation qui décerne des prix, peut choisir ses lauréats, ceux qui lui plaisent ou non. Mais lorsqu'une décision a été prise, cette décision doit être appliquée. Sinon, c'est un signe de lâcheté et d'incohérence", a déclaré le président lors d'un point-presse à l'issue des pourparlers russo-allemands.
L'attribution du prix à M. Poutine a provoqué un tollé: le co-président des Verts allemands Cem Ozdemir et le fondateur de Wikipedia Jimmy Wales ont ainsi préféré quitter le conseil d'administration du prix. Par la suite, l'historien allemand Edgar Wolfrum, a suivi leur exemple en qualifiant le choix du jury de "scandaleux". L'artiste danois Olafur Eliasson a quant à lui rendu le prix qu'il avait reçu en 2010, en signe de protestation. L'ancien président tchèque Vaclav Havel, décoré en 2009, a indiqué vouloir en faire même.
Le prix Quadriga récompense depuis 2003 "des modèles exemplaires d'esprits éclairés et d'efforts pour le bien public".
Parmi les précédents lauréats du prix Quadriga figurent l'ex-président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, les anciens chanceliers allemands, Helmut Kohl et Gerhard Schroeder, l'ex-leader tchécoslovaque Vaclav Havel et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.