L'ancien commandant des Serbes de Bosnie, le général Ratko Mladic, accusé de crimes contre l'humanité lors de la guerre en Bosnie et Herzégovine en 1992-1995, a comparu vendredi pour la première fois devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye.
Le général a fait valoir son droit d'obtenir un délai de 30 jours pour étudier les chefs d'accusation retenus à son encontre.
La prochaine audience a été fixée au 4 juillet.
Extradition
Le général Mladic a été interpellé le 26 mai par la police serbe et transféré le 31 mai aux Pays-Bas. Ses avocats ont tenté d'empêcher l'extradition, mais la Haute Cour de Belgrade a rejeté l'appel de la défense.
L'extradition du général, considéré par une partie de la population serbe comme un héros national, a été vivement dénoncée par les nationalistes.
Réaction de l'Europe
L'arrestation de Ratko Mladic figurait parmi les conditions posées pour l'adhésion de la Serbie à l'UE. Les autorités serbes ont espéré que sa capture leur ouvrirait les portes de l'Europe. Or, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a fait savoir que la seule arrestation du général ne suffisait pas et n'entraînait pas l'adhésion automatique de Belgrade à l'UE.
Première audience
Le 3 mai, le prévenu a comparu pour la première fois devant les juges du TPIY. Il est entré dans la salle d'audiences escorté de deux gardes. Complet gris foncé de coupe classique, chemise de la même couleur et cravate verte à pois, l'ancien commandant des Serbes de Bosnie avait l'air fatigué.
Après avoir refusé de plaider coupable, il a fait remarquer qu'il ne voyait aucun mal à défendre son pays.
Accusations
Onze chefs d'inculpation pèsent contre le général. Le TPIY l'accuse, entre autres, de violations des lois et coutumes de la guerre, de purges ethniques, de massacres de civils lors du siège de Sarajevo en 1992-1995 et de génocide de la population musulmane de Srebrenica en juillet 1995.