L'Union européenne poursuit ses pressions contre les juges et procureurs en Biélorussie, a déclaré mardi Andreï Savinykh, porte-parole de la diplomatie biélorusse, commentant la décision d'allonger la liste des fonctionnaires biélorusses interdits d'entrée sur le territoire de l'UE.
"Une telle approche fait naître des doutes quant à l'attachement de l'UE à l'indépendance de la justice", a indiqué le diplomate, en espérant que "le bon sens et la logique finiraient par triompher".
Réuni lundi 23 mai à Bruxelles, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE a décidé d'imposer une interdiction de visa et un gel des avoirs à l'encontre de 13 nouvelles personnes, toutes liées au régime d'Alexandre Loukachenko. Il s'agit essentiellement de juges et de procureurs impliqués dans les procès sur les troubles du 19 décembre dernier, jour de la réélection du président Loukachenko.
Le 19 décembre dernier, l'opposition biélorusse a organisé une action non autorisée pour protester contre la réélection de M.Loukachenko. Les autorités ont interpellé des centaines de manifestants, dont beaucoup ont été condamnés pour avoir fomenté des "troubles massifs".
Selon les chefs de diplomatie des 27, les juges et les procureurs sanctionnés ont "participé à la répression de la contestation en Biélorussie", en "condamnant sans fondement légal" des manifestants.
L'UE dénonce notamment la condamnation à 5 ans de prison "pour des motifs politiques" du principal candidat de l'opposition à l'élection présidentielle en Biélorussie, Andreï Sannikov.
Le 31 janvier dernier, l'UE avait imposé des sanctions contre le président Alexandre Loukachenko et 157 fonctionnaires biélorusses, les privant de visa et gelant leurs avoirs, suite à l'aggravation de la répression de la contestation politique dans le pays.