Plusieurs officiers haut placés de l’armée britannique se rendront en Libye. Les spécialistes militaires s’installeront, d’après les informations en provenance de Londres, à Benghazi et essaieront de transformer les groupes armés dispersés en une force apte au combat. La France rejoint son principal allié dans l’opération libyenne.
Pour Londres et Paris, l’envoi des conseillers n'est pas lié à une éventuelle intervention terrestre en Libye. Tout le monde comprend que Kadhafi constitue l’objectif essentiel de l’Occident. Paris et Londres souhaitent d'ailleurs que l'ONU adopte une nouvelle résolution précisant la nécessité d'affranchir la Libye du leader de la Jamahiriya. Tout porte à croire que Washington se montre bienveillant envers cette position. L’obstination des alliés peut entraîner des conséquences imprévisibles, estime l’orientaliste Viatcheslav Matouzov.
« Kadhafi ne pourra pas résister à l’opposition et à l’OTAN sans le soutien du peuple. Les États-Unis déclinent les initiatives concernant les pourparlers. C’est une position incorrecte conduisant à l’impasse et attisant la situation militaro-politique en Libye et dans l'Afrique du Nord en général ».
L’OTAN répète par inertie le scénario de «Tempête du désert» ou de «Liberté indestructible». Or, les conséquences de l’intervention en Libye feront pâlir les souvenirs irako-afghans.
Moscou a averti : les conséquences d'une opération terrestre en Libye sont imprévisibles. Selon le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, en quête d’issue, les parties au conflit devraient se fonder sur la résolution du CS de l’ONU.