La Géorgie ne présente aucune menace en prévision des prochains JO à Sotchi, a récemment assuré Saakachvili devant les journalistes. Selon le président géorgien, dans la situation actuelle Tbilissi n’a aucun moyen de créer pour Moscou des problèmes avec la tenue des JO. Pourtant certains analystes notent que la Géorgie se hâte à accroître les «moyens» en question. La liste des armements qu’elle compte recevoir des États-Unis ne cesse de s’allonger et inclut désormais des missiles capables d’effectuer des frappes sur le territoire russe.
La liste des armements que le ministère géorgien de la défense se propose d’acheter en 2011 ne renferme que les armes les plus perfectionnées de fabrication américaine. Quant au Pentagone, il s’obstine à nier toute information concernant le « contrat de livraison d’armes » en discussion depuis le mois de janvier. Les experts pensent que Washington pourrait ne pas donner son accord officiel la livraison d’armements afin de ménager la susceptibilité russe mais livrer en revanche la Géorgie vie les pays tiers.
On ne comprend pas très bien à première vue quels objectifs peut poursuivre le régime de Saakachvili en faisant accroître son potentiel militaire. Certes, après la débâcle dans la guerre de Cinq jours d’août 2008, il ne restait plus grand’chose de l’armée géorgienne. Or, les niveaux d’avant la guerre ont été dépassé depuis grâce à une aide militaire étrangère généreuse. C’est ainsi que la Géorgie s’est dotée d’une brigade d’artillerie et d’un bataillon antichar de plus. Si avant la guerre, les effectifs de l’armée géorgienne comptaient 32 000 hommes, ils en comptent maintenant 5 000 de plus avec un niveau d’entraînement plus élevé.
Que Moscou n’ait aucune intention d’attaquer Tbilissi, c’est depuis longtemps compris même en Occident. On comprend cependant mieux les préparatifs « défensifs » de Saakachvili du moment que le régime actuellement en place à Tbilissi est un régime fantoche. On comprend aussi que pour ceux qui le manipulent la Géorgie est l’unique tête de pont réelle dans la région du Caucase, a relevé dans son interview à la Voix de la Russie l’expert de l’Académie des sciences géopolitiques Konstantin Sivkov:
«La Géorgie est un petit bout de terre entièrement contrôlé par les États-Unis et pour le moment unique au Caucase. Les États-Unis en ont besoin pour détacher le Caucase du Nord de la Russie et effectuer une percée vers les ressources de la Caspienne. Or, pour que cette tête de pont soit effective, il faut rattacher à la Géorgie l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud».
Pourtant, même si la Géorgie obtient les armements réclamés par les militaires géorgiens, elle n’est point une menace pour la Russie, pense l’expert russe et colonel général Victor Essine.
Je ne vois aucun potentiel offensif des armements dont veut se doter la Géorgie. Pourtant, on ne peut pas exclure la possibilité pour la Géorgie de se faire livrer aussi des armements offensifs. Si cela se fait un jour, la Géorgie disposera d’un potentiel solide qui pourrait inciter Saakachvili à rééditer la tentative de 2008.
Mais revenons à Sotchi. Cette ville est un véritable os pour le président géorgien au point que le parlement a formé une commission spéciale dans le seul but de contrecarrer les JO 2014. Les objectifs avoués sont, comme il se doit, les plus nobles. La Russie causerait un préjudice irréparable à l’environnement en Abkhazie en se faisant livrer des matériaux de construction pour les sites olympiques. Quant au dévouement du régime de Saakachvili aux idéaux olympiques, le monde entier ne s’y trompe pas depuis 2008, date à laquelle il a déclenché une tuerie en Ossétie du Sud en pleins JO de Pékin. Il serait donc parfaitement capable de lancer un nouveau feu d’artifice sanglant à l’occasion des nouveaux JO en supposant évidemment que la Géorgie sera d’accord pour tolérer un gouvernant si «génial» jusqu’en 2014.
