La situation en Afghanistan a causé la désunion entre les principaux alliés dans le bloc de l'OTAN – l’Union Européenne et les États-Unis. Dans le rapport approuvé par le Parlement Européen à Bruxelles le 16 décembre, on affirme que l'intervention militaire en Afghanistan s'est terminée par un échec. Mais le président américain Barack Obama trouve que la position dans ce pays s'est considérablement améliorée.
Le rapport du Parlement européen est fondé à l'affirmation catégorique : l'intervention militaire internationale est un échec qui a aggravé sérieusement la sécurité en Afghanistan. Dans le document, il dit que le potentiel des Talibans est sous-estimé, mais celui du gouvernement de Hamid Karzaï, au contraire, est surestimé. Finalement, le rétablissement du pays et son développement ultérieur restent négligés par la communauté mondiale et les pouvoirs de l'Afghanistan.
Cela oblige l'Europe à changer la stratégie en ce qui concerne l'Afghanistan. Les parlementaires européens sont assurés que le règlement politique dans ce pays demande la participation des Talibans et d'autres groupes militarisés et politiques.
D'autre part, l'Amérique ne veut pas, bien évidemment, perdre la face et elle blanchit par tous les moyens son rôle dans «la campagne afghane». Barack Obama ne doute pas que son pays accomplisse avec succès ses tâches et dans six mois, il commencera déjà le retrait du contingent. Cependant, même aux Etats-Unis, certains ne sont pas d'accord avec lui. Par exemple, l’ancien représentant des États-Unis à Kandahar Bill Harris est assuré que la campagne de l'OTAN essuiera l'échec, si les États-Unis n'occupent pas une position ferme en ce qui concerne le Pakistan. On sait que sur son territoire, se refugient les grands groupes des extrémistes du "Taliban". Les négociations de Washington avec Islamabad sur la liquidation du « couloir » sont sans résultat.
Dans ces conditions, il est très difficile de compter sur le succès dans la répression des Talibans ou sur la paix avec eux, croit le vice-directeur de l'Institut de l'orientalisme de l'Académie des Sciences Russe Viatcheslav Belokrinitsky.
Les Américains ne peuvent pas refuser l'aide au Pakistan. Parce que, si l'aide cesse, les conséquences pour la politique américaine au Pakistan et en Afghanistan seront encore plus lourdes. La situation, dans une certaine mesure, est sans issue. Ne pas donner de l'argent au Pakistan – c’est mal, le lui donner - aussi. Il est peu probable que les Américains trouvent la sortie de cette impasse. Plutôt, ils compteront sur les changements de politique intérieure au Pakistan.
Il est peu clair comment l'Union européenne et les États-Unis coordonneront leurs actions ultérieures en Afghanistan. Une seule chose est claire : le mécontentement des leaders de l’UE et des Américains ordinaires au sujet des résultats de l'intervention en Afghanistan coïncide. Personne ne veut recevoir les cercueils avec les concitoyens tués, ayant payé par leurs vies pour les bonnes intentions non réalisées de leurs pouvoirs. Tôt ou tard, se posera une autre question : fallait-il vraiment dépenser pour l'opération en Afghanistan trois cents milliards de dollars ?