La Russie pourrait créer une version terrestre du missile intercontinental embarqué Boulava, a annoncé mardi Iouri Solomonov, constructeur en chef de l'Institut de technologie thermique (MIT) de Moscou, qui a conçu le missile.
"Il est possible de créer une version du missile Boulava pour les systèmes de tir terrestres" et cela sera fait si le client le souhaite, a indiqué M.Solomonov dans une interview à la revue russe "Défense nationale" à paraître en décembre.
"Je ne peux pas dire ce qu'il faut adapter, c'est une information secrète. Mais un certain nombre d'éléments du missile, qui constituent environ 10% de son prix, doivent être adaptés à l'exploitation par les troupes terrestres", a indiqué M.Solomonov.
"La structure de Boulava comprend beaucoup d'éléments universels (…) qui sont utilisés dans les missiles Topol-M et Boulava", a précisé l'académicien.
Le missile balistique intercontinental R30 3M30 Boulava-30 (code OTAN SS-NX-30, dénomination internationale RSM-56) pourrait devenir l'arme principale des forces stratégiques navales russes. Il s'agit d'un missile à trois étages à propergol solide. D'une portée de 8.000 km, le Boulava peut être équipé de dix ogives nucléaires hypersoniques de 100 à 150 kt à trajectoire indépendante.
La Russie a procédé à 14 tirs d'essai du missile, dont sept, y compris le plus récent effectué le 29 octobre, ont été couronnés de succès.
Le missile Boulava équipe le sous-marin Dmitri Donskoï (classe Akoula, code OTAN - Typhon), spécialement modernisé à cette fin. Mais ce sont les sous-marins de type Iouri Dolgorouki (classe Boreï) qui sont destinés à porter les Boulava. La Russie compte en construire huit d'ici 2015.