L'empereur Bokassa: un cannibale ou un simple dictateur ?

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L'empereur Bokassa: un cannibale ou un simple dictateur ? - Sputnik Afrique
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Le président de la République centrafricaine Jean-Bédel Bokassa a introduit en décembre 1976 la nouvelle Constitution ayant remplacé la république par la monarchie. Bokassa s'est proclamé empereur.

 

Le président de la République centrafricaine Jean-Bédel Bokassa a introduit en décembre 1976 la nouvelle Constitution ayant remplacé la république par la monarchie. Bokassa s'est proclamé empereur. 

Ancien soldat de l'armée française ayant combattu pendant la Seconde guerre mondiale et en Indochine et ayant accédé au pouvoir suite à un coup d'Etat, Bokassa adorait Napoléon. Le scénario de la cérémonie de son couronnement a reproduit celui de Bonaparte en 1804.

La cérémonie d'intronisation de l'empereur Bokassa 1er s'est déroulée le 4 décembre 1977 au stade ouvert à Bangui, capitale du pays. Bokassa était assis sur l'immense trône en or sous un aigle aux ailes étendues. L'empereur était vêtu d'un manteau lourd orné de milliers de perles et avait sur sa tête une couronne dorée avec l'immense diamant.  

L'Empire centrafricain loin d'être riche a dépensé pour cette cérémonie 20 millions de dollars soit un tiers du budget annuel. Bokassa avouait avoir dépensé pour le couronnement une tranche annuelle de l'assistance économique française.

240 tonnes de manger et de boire ont été offertes aux invités. Le banquet a été luxueux. Le caviar était servi en plat très grand porté par deux cuisiniers. Les boîtes à vins Château Lafite Rothschild et Château Mouton Rothschild  de 1971 qui coûtaient à l'époque aux Etats-Unis 25 dollars une bouteille ont été apportées dans l'Empire centrafricain. Au total 40 mille bouteilles de vin ont été commandées. Certes, il y a eu du Champagne. Les invités se sont vu offrir  24 mille bouteilles Moet et Chandon et, bien sûr, du whisky écossais en abondance. L'empereur aimait le whisky. Le repas donné par le président français à l'Elysée en 1969 en l'honneur du président Bokassa était plus que modeste : soupe purée « Germiny », filet de pangasius « Saint-Germain », filet de chabot « Messidor », du fromage et parfait « Mocca » comme dessert.

Bokassa a souhaité voir à la cérémonie beaucoup de Vip-invités étrangers, notamment les membres des familles royales. Cependant, peu d'entre eux ont accepté l'invitation. La plupart ne prenaient pas au sérieux le couronnement d'un leader extravagant d'un Etat centrafricain. Des rumeurs suivant lesquelles Bokassa était un cannibale rendaient les invités perplexes.

On se souvient souvent que ce leader centrafricain était un cannibale qui mangeait ses adversaires politiques. Lorsqu'il a été renversé, l'ex-empereur s'est vu adresser des accusations de cannibalisme.

Les corps humains ont été découverts, dit-on, après son renversement dans le réfrigérateur à sa villa. L'ex-cuisinier de l'empereur Philippe Linguissa racontait que son seigneur ne restait pas pour longtemps en France parce qu'il y était privé de son mets préféré : la viande humaine farcie de riz et d'oignon flambée ...  Or, plusieurs experts mettent ce témoignage en doute.  

L'auteur de la biographie de l'empereur Brian Tatley écrit que Bokassa n'avait rien contre les rumeurs au sujet de son cannibalisme qui le rendaient tout puissant et invulnérable. Privé du pouvoir, Bokassa s'est mis à décliner ces accusations. Quoi qu'il en soit, faute de témoignages dignes de foi du cannibalisme de Bokassa, il n'en est plus accusé. D'autres crimes de l'empereur renversé ont suffi pour prononcer le verdict de mort à son égard. Or, les juges ont fait preuve d'humanisme ayant remplacé la peine de mort d'abord par une réclusion à vie. Plus tard Bokassa a été amnistié. L'ex-dictateur est mort en liberté à l'âge de 75 ans ayant eu le temps de se proclamer le treizième apôtre.

On se demande toujours si Bokassa mangeait de la chair humaine.

                                                                                              

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