Revue de la presse russe du 28 avril

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Il est temps de renoncer aux propos sur les ambitions impériales de la Russie / La Russie annule son monopole sur le plateau continental / L’Occident accuse la Chine de moderniser en secret ses forces nucléaires / La Russie veut adhérer seule à l’OMC

 

Kommersant

Il est temps de renoncer aux propos sur les ambitions impériales de la Russie

L'accord conclu à Kharkov par les présidents Medvedev et Ianoukovitch témoigne des succès de notre diplomatie, de même que la signature du traité de réduction des armements stratégiques offensifs, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Mais, étonnamment, on entend souvent que la flotte de la mer Noire stationnée à Sébastopol, en Crimée, n'est nécessaire ni à la Russie, ni à l'Ukraine. Pourtant le bassin de la mer Noire est une région géopolitique importante où se trouvent le Caucase, la Turquie et les Balkans.

On effraie en évoquant les ambitions impériales russes en ne se souvenant que de l'Empire de Russie et de l'Union Soviétique, car il n'y a pas d'exemples plus contemporains. Mais pourquoi ne pas intimider alors l'Ukraine en se référant au passé de l'Empire ottoman?

On ne peut pas parler sérieusement aujourd'hui d'impérialisme turc, de même que d'impérialisme russe, mais on doit rappeler aux Ukrainiens le traité de paix de Kütchük-Kaynardja (qui mit fin à la guerre russo-turque de 1768-1774). C’est par ce traité que la Crimée fut rattachée à l'Empire de Russie, mais, une clause stipulait bien que si la Crimée passait de la Russie à un autre Etat, elle devait être immédiatement retournée à la Turquie. Cependant, la flotte ukrainienne n'existe pas, à Sébastopol, il n'y a là que la flotte russe.

On a entendu aussi que la Russie payait trop cher pour le prolongement du stationnement de sa flotte de la mer Noire. Mais une politique étrangère un tant soit peu raisonnable coûte toujours cher. D'autant plus que Moscou a l'intention de devenir leader dans l'espace postsoviétique, précisément leader et non pas d'y établir son hégémonie, ce sont des choses différentes.

D'autre part, l'accord de Kharkov perturbe les plans d'élargissement de l'OTAN à l'Est. Même si les dirigeants de l'Alliance ne le reconnaissent pas, qualifiant l'accord russo-ukrainien, d'action bilatérale. Il est toutefois difficile d'imaginer un pays membre de l'OTAN abritant la flotte russe.

 

Auteur: Mikhaïl Marguelov, président du Comité des affaires internationales du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe).

 

Vedomosti/Gazeta.Ru

La Russie annule son monopole sur le plateau continental

Moscou pourrait accorder aux sociétés étrangères l'accès au plateau continental, écrivent mercredi les quotidiens Vedomosti et Gazeta.Ru.

Le président Dmitri Medvedev a promis de mettre fin au monopole des compagnies publiques russes lors du partage de la mer de Barents avec la Norvège.

Les 175.000 km2 litigieux depuis 40 ans en mer de Barents qui pourraient receler des réserves importantes d'hydrocarbures ont été partagés à parts égales entre la Russie et la Norvège. "La ligne frontalière satisfait les deux Etats", a déclaré hier le premier ministre norvégien Jens Stoltenberg après sa rencontre avec le président russe Dmitri Medvedev.

Selon les estimations du ministère russe  des Ressources naturelles, cette région recèle 18% des ressources potentielles de la partie orientale de la mer de Barents. Le ministère a évalué les réserves totales de minéraux utiles à 7,6 milliards de tonnes de combustible conventionnel. Les ressources totales d'hydrocarbures du plateau continental de l'Arctique sont estimées à 83 milliards de tonnes de combustible conventionnel.

La démarcation de la mer de Barents et de l'Océan Arctique permettra de créer une coentreprise pour exploiter les gisements frontaliers, a déclaré le président Medvedev. Selon la loi russe "Sur le sous-sol", seules les sociétés publiques ont le droit d'exploiter les gisements se trouvant sur le plateau continental. Pour que les sociétés étrangères puissent y accéder, il faudra modifier la législation, car les gisements du plateau continental sont considérés comme stratégiques, fait remarquer Valeri Nesterov de Troïka Dialog. Pour l'instant, des décisions sont prises au niveau politique, indique un employé de Gazprom. L'idée de créer une coentreprise est, pour l'instant, plutôt une déclaration d'intentions, estime Valeri Nesterov.

"Un nouveau dialogue avec l'Occident commence et le Kremlin voudrait éliminer certains éléments de tension que nous pouvons sacrifier sur le plan économique et qui n'ont pas d'importance symbolique comme, par exemple, les Kouriles", explique le directeur général adjoint du Centre de technologies politiques Alexeï Makarkine.

Oslo a besoin de nouvelles ressources de pétrole et de gaz, car sa propre extraction se réduit à cause de l'épuisement des gisements (selon la prévision officielle pour 2010, de 6%). La Norvège peut commencer la prospection en 2012-2013, a déclaré un représentant de l'Association norvégienne de l'industrie pétrolière.

Tous les experts ne sont pas d’accord sur la valeur des ressources. "Faut-il exploiter le plateau continental si la main-d'œuvre et le coût de l'extraction y dépassent les indices correspondants des autres gisements russes?" se demande Valeri Nesterov. L'essentiel, ce ne sont pas les ressources, mais les technologies, c'est pourquoi l'accord conclu entre les pays constitue un pas important en avant, lui objecte le directeur général de Severneftegaz, Ivan Gloumov. "La Norvège a progressé dans les technologies d'extraction sur le plateau continental qui n'existent pas du tout en Russie". L'accord signé ne conduira pas à une accélération de l’extraction du pétrole dans la région en raison des inconvénients arctiques, estime Jonathan Stern de l'Institut d'études énergétiques d'Oxford. C'est, avant tout, un geste politique, estime-t-il: la Russie montre qu'elle est prête à régler les problèmes litigieux.

 

Nezavissimaïa gazeta

L’Occident accuse la Chine de moderniser en secret ses forces nucléaires

La signature par les présidents russe et américain du Traité START a posé la question de savoir à quelle fin la Chine modernise ses forces nucléaires, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les experts de l'Institut international de recherche pour la paix à Stockholm (SIPRI) prédisent que, lors de la conférence de mai sur la non-prolifération des armes nucléaires, la Chine refusera de stopper le développement de ses moyens nucléaires et soutiendra les exigences des Etats non nucléaires que Washington et Moscou procèdent à des réductions plus profondes de leurs ogives.

"La Chine ne participera probablement pas aux actions unilatérales ou multilatérales de désarmement nucléaire à court et à moyen terme", affirme Bates Gill, directeur du SIPRI. Selon lui, Pékin poursuivra la rénovation de son arsenal nucléaire.

Le nouveau traité START limite le nombre d’ogives déployées russes et américaines à 1550. D'après les données du SIPRI, la Chine possède 186 ogives nucléaires stratégiques opérationnelles. Elle affirme qu'elle n'emploiera jamais ces moyens la première. Selon Gu Guoliang, expert du contrôle des armements à l'Académie des sciences sociales de Chine, le rapport de Gill dénature la politique de son pays: la Chine ne veut que détenir des moyens de dissuasion stratégique contre les superpuissances nucléaires qui profitent de leur supériorité pour s'ingérer dans ses affaires intérieures.

Cependant, puisque les Etats-Unis développent leur technologie de défense antimissile, Pékin craint que son "moyen de châtiment" ne soit inutile. Selon les renseignements de Reuters, Pékin remplace les missiles à carburant liquide par des ceux à carburant solide et construit de nouveaux sous-marins de classe Jin dotés de missiles balistiques.

Alors que d'autres membres du club nucléaire dévoilent, dans telle ou telle mesure, leurs données sur leurs arsenaux, le programme chinois reste fermé aux étrangers. Tous les renseignements sont puisés dans les informations des services de renseignement occidentaux. Cela crée une atmosphère d'imprévisibilité de l'évaluation des plans stratégiques de Pékin, affirment les dirigeants du Pentagone.

Alexandre Pikaïev, le chef du service du désarmement et du règlement des conflits de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales (IMEMO) de l'Académie des sciences de Russie, a confirmé que les données sur l'état des forces nucléaires chinoises sont fondées sur des suppositions. Si la Chine possède au maximum 200 ogives, alors son potentiel est inférieur, par exemple, à celui d'Israël. Mais le chiffre de 500 ogives correspond plus à la réalité, estime l'expert.

"Quoi qu'il en soit, la Chine crée actuellement la composante maritime de la triade nucléaire. Les satellites américains ont repéré la construction de deux sous-marins dotés de douze lanceurs d’engins. Il n'est pas exclu que les missiles balistiques soient dotés d'ogives multiples, ce qui accroîtra d'emblée le potentiel chinois de centaines d'ogives. La perspective est alarmante. Il serait dans l'intérêt de la Chine d'informer elle-même les partenaires aux négociations de la nature de ses forces nucléaires. Cela créerait une atmosphère de confiance », a résumé Pikaïev.

 

GZT.RU

La Russie veut adhérer seule à l’OMC

 

La Russie adhérera à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de façon individuelle et veut le faire avant la création du marché commun avec la Biélorusse et le Kazakhstan, a déclaré le premier vice-premier ministre Igor Chouvalov. Pour les experts, cette déclaration est une reconnaissance implicite de l’échec de l’idée d’adhésion simultanée dans le cadre de l’Union douanière, écrit mercredi GZT.RU.

En juin dernier, les présidents russe, biélorusse et kazakh avaient annoncé que leurs trois États entreraient dans l’OMC en tant que territoire douanier unique, alors que Moscou menait des négociations individuelles depuis 16 ans. «Ce processus a traîné en longueur ces dernières années, se résumant à de vagues promesses», avait  expliqué alors le président Dmitri Medvedev. Toutefois, en août, les autorités russes ont indiqué que la priorité restait l’entrée individuelle des trois pays dans l’OMC, mais «dans les mêmes conditions et au même moment ». Aujourd'hui l'adhésion simultanée n’est plus d’actualité. De plus Moscou considère qu'il est plus avantageux de devancer ses voisins. « L’entrée de la Russie dans l'OMC avant la création d’un marché commun avec le Kazakhstan et la Biélorussie sera avantageux pour tous», a déclaré à Washington le premier vice-premier ministre Igor Chouvalov à la veille d'un nouveau round de négociations sur l'adhésion de la Russie à l'OMC. En juin 2009, la Russie remplissait 95% des conditions d’adhésion à l'OMC, le Kazakhstan 70%, la Biélorussie environ la moitié.

C’est un retour au bon sens, assurent les experts. «Pendant des années, la Russie avançait vers l’adhésion à l’OMC en conformité avec le cadre juridique. L'été dernier, nous étions très proches de l'achèvement des négociations », indique le chercheur de l'Institut de politique commerciale à l’Université d’Etat - Haut collège d’économie, Alexeï Portansky. Selon lui, un tel virage pourrait aider la Russie à atteindre les objectifs qu’elle s’était fixé il y a déjà 16 ans. « Du fait de l’amélioration de nos relations, les Etats-Unis sont prêts à soutenir notre adhésion. Tout se fera dans un délai raisonnable », prédit l’expert.

Toutefois, le soutien américain a ses limites. Si la volonté d’abroger l'amendement discriminatoire Jackson-Vanik suscite un optimisme tempéré, l'achèvement des négociations commerciales sur toutes les questions en suspens nécessite une décision politique de Barack Obama. Et la situation actuelle du président américain n’aide pas à un rapprochement fulgurant entre Moscou et Washington. M. Obama devra se concentrer en premier lieu sur la ratification par le Congrès du traité START signé à Prague avec Dmitri Medvedev.

Selon des experts, les avantages que les partenaires de l’Union douanière pourraient tirer de l'entrée de la Russie dans l'OMC restent hypothétiques. En théorie, une fois membre de l’OMC, Moscou pourrait guider Astana et Minsk  dans leurs négociations. « Mais la Russie n'est pas en mesure de passer outre la voix des États-Unis ou de l'Union européenne », indique l’expert de la Fondation pour la recherche économique du Centre de développement à l’Université d’Etat - Haut collège d’économie, Serguei Poukhov.

 

 

Ces textes tirés de la presse russe n'engagent pas la responsabilité de RIA Novosti.

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