Les projets énergétiques russes en Bulgarie remis en question (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 30 juillet - RIA Novosti. Les menaces, émanant de responsables bulgares, de réviser ou de geler les grands projets énergétiques conjoints avec la Russie risquent de se solder pour cette dernière par des milliards d'euros de pertes, note ce jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Sont remises en question, notamment, la construction du gazoduc South Stream, et celle de l'oléoduc Bourgas-Alexandroupolis et de la centrale nucléaire de Belene.

La Grèce s'est dite préoccupée par l'intention qu'a Sofia de réviser ces projets énergétiques. Le ministre grec du Développement, Kostas Hatzidakis, a déclaré mardi qu'il espérait que la réalisation du projet de gazoduc Bourgas-Alexandroúpolis serait couronnée de succès et que le nouveau gouvernement bulgare respecterait les ententes intervenues entre la Russie, la Grèce et la Bulgarie.

Athènes a réagi ainsi après une série de déclarations de personnalités bulgares appelant à réviser ces projets énergétiques stratégiques. "La Bulgarie n'a pas les moyens de réaliser des projets aussi importants que la construction de la centrale nucléaire de Belene", a déclaré lundi au Financial Times le nouveau ministre bulgare des Finances, Siméon Dyankov. Le nouveau gouvernement pourrait, selon lui, abandonner également le projet de construction de l'oléoduc Bourgas-Alexandroúpolis.

Le ministre de l'Economie, de l'Energie et du Tourisme, Traïcho Traïkov, et le candidat (à l'époque) au poste de premier ministre Boïko Borissov avaient également évoqué une telle révision des plans.

Même le fait que la Russie a promis d'octroyer à Sofia un crédit public pour la réalisation du projet de Belene, d'un montant de 3,8 milliards d'euros, à la condition que le gouvernement bulgare donne des garanties, n'a pas eu d'impact sur la position de Sofia.

Selon Mikhaïl Kroutikhine, partenaire de la société de conseil RusEnergy, la Bulgarie a une position très solide. D'une part, elle va dans le sens de la politique de l'Union européenne, qui cherche à détruire le monopole de Gazprom. D'autre part, Sofia pourrait ainsi obtenir des avantages lors des négociations, estime cet expert. Le nouveau gouvernement pourrait exiger la révision des dispositions qui lui semblent gênantes, voire abandonner tout simplement les projets russes.

La Russie pourrait, en théorie, construire un gazoduc qui contournerait la Bulgarie, passerait par les eaux territoriales turques et aboutirait en Roumanie, indique M. Kroutikhine. Mais dans ce cas, le coût de la partie "sous-marine" du projet doublerait (passant des 5 milliards d'euros actuels à 10 milliards). En outre, on ne connaît pas encore la position de Bucarest, qui aime également à démontrer sa loyauté envers l'Union européenne, d'autant que South Stream fait concurrence au projet européen Nabucco.

Alexandre Chtok, directeur du département Due Diligence de la compagnie 2K Audit - Delovye konsoultatsii, estime pour sa part que Moscou parviendra à stabiliser la situation. Si Sofia se retire des projets conjoints avec la Russie, il se privera des recettes du transit et de la centrale nucléaire dont il a besoin. Il ne faut pas oublier non plus les emplois supplémentaires que la réalisation de ces projets pourrait créer dans ce pays, souligne l'analyste.

Cet article tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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