Le 9 avril dernier, M.Lavrov a accordé en exclusivité une interview à RT, à RIA Novosti et à la radio "Voix de la Russie". Dans le cadre d'un projet, des milliers de téléspectateurs de RT à travers le monde ont posé des questions au chef de la diplomatie russe. Aux premières de ces questions, le ministre a répondu jeudi 30 avril.
Evoquant l'intention de l'OTAN de tenir en Géorgie du 6 mai au 1er juin prochains des manoeuvres multinationales sous le nom de code Cooperative Longbow 09/Cooperative Lancer 09, censées réunir quelque 1.300 militaires de 19 pays membres et partenaires de l'Alliance, M.Lavrov a dit que c'était une décision "dangereuse".
"Dans les conditions où la situation dans le Caucase est déjà grave, cette décision à courte vue n'a rien à voir avec le partenariat. Il est peu probable qu'elle favorise la reprise de nos contacts plein format avec l'Alliance", a estimé le ministre.
Il est difficile d'imaginer que de telles manoeuvres se déroulent dans des zones de tension, notamment au Proche-Orient ou près de la Corée du Nord, a-t-il dit.
Le président russe Dmitri Medvedev a déclaré jeudi que les exercices de l'OTAN en Géorgie étaient une provocation non dissimulée, lourde de conséquences négatives.
Le chef de la diplomatie russe a déclaré lundi dernier que Moscou n'enverrait pas ses observateurs en Géorgie pour les exercices de l'Alliance. Par ailleurs, M.Lavrov a également déconseillé aux autres pays d'y participer.
Selon M.Lavrov, Moscou est toujours opposé à l'organisation d'exercices otaniens en Géorgie. "Au lieu d'organiser des manoeuvres en Géorgie, il faut obliger le régime géorgien en place à remplir ses engagements assumés dans le cadre du plan Medvedev-Sarkozy", a tonné le ministre russe.
Contrainte d'intervenir militairement après l'attaque lancée par Tbilissi le 8 août dernier contre l'Ossétie du Sud, la Russie a lancé une riposte de grande envergure avant de reconnaître cette dernière ainsi que l'Abkhazie, une autre république autoproclamée.
Le président français Nicolas Sarkozy dont le pays assurait à l'époque la présidence tournante de l'Union européenne (UE) et son homologue russe Dmitri Medvedev ont élaboré un plan en cinq points appelé à régler la situation dans la région à l'issue de l'agression géorgienne contre l'Ossétie du Sud.