Jeudi dernier, à l'occasion du 50e anniversaire du soulèvement réprimé contre la présence chinoise au Tibet et du départ en exil de cette région himalayenne en Inde du dalaï lama, les députés européens ont adopté à Strasbourg un document exhortant Pékin à renouer le dialogue sur une "autonomie réelle" de la province.
La Commission des Affaires étrangères de l'ANP a accusé le Parlement européen de tentatives d'ingérence dans les affaires intérieures chinoises.
"Nous sommes extrêmement mécontents et protestons énergiquement contre les démarches compromettant les relations entre la Chine et l'Europe, blessent les sentiments du peuple chinois et constituent une tentative pure et simple d'ingérence dans les affaires intérieures la République populaire de Chine (RPC)", stipule la déclaration de la Commission.
Le dalaï lama, prix Nobel de la paix, a fui le Tibet en 1959 à la suite de l'annexion de cette région par la Chine en 1951. Depuis, il vit réfugié à Dharamsala où se trouve également le gouvernement tibétain en exil.
Le dalaï lama voyage beaucoup à travers le monde à la recherche d'un soutien international pour la sauvegarde du patrimoine culturel du Tibet. Pékin l'accuse de vouloir obtenir la séparation du Tibet de la RPC.
En mars 2008, le Tibet a été le théâtre de violents affrontements entre les forces de l'ordre chinoises et les partisans de l'indépendance de la région autonome. Les actions de protestation, les plus sanglantes depuis 1989, ont coïncidé avec le 49e anniversaire du soulèvement de Lhassa qui avait abouti à l'exil du dalaï-lama.
Selon les données chinoises, les troubles au Tibet ont fait 19 morts et 623 blessés. Les partisans de dalaï-lama font état d'au moins 100 morts.
