Revue de la presse russe du 17 décembre

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MOSCOU, RIA Novosti

RBC Daily/ Vedomosti

Les troupes de l'Intérieur au service du maintien de l'ordre social?

Contrairement à l'armée russe, "l'optimisation" ne touchera pas les troupes du ministère de l'Intérieur, a annoncé le commandant en chef des troupes de l'Intérieur, le général d'armée Nikolaï Rogojkine, faisant référence à la décision des dirigeants du pays.

Les experts estiment que les structures de force russes craignent des troubles parmi les chômeurs, les automobilistes, les militaires licenciés, les personnes mécontentes de la croissance des tarifs de monopoles naturels et autres victimes de la crise et des décisions des fonctionnaires.

"Il est probable que les dirigeants du pays estiment que la situation politique intérieure manque de stabilité, c'est pourquoi ils ont changé d'avis et décidé de pas comprimer nos effectifs", a indiqué une source au sein des troupes de l'Intérieur.

"Il est évident que personne ne déclare ouvertement que des troupes supplémentaires sont nécessaires pour réprimer les émeutes", a fait remarquer une source au ministère russe de l'Intérieur.

La réduction des effectifs des troupes de l'Intérieur a été annulée à cause de la crise imminente et de la nécessité de réagir à d'éventuels désordres massifs, indique Valeri Rachkine, membre du Comité central du Parti communiste de Russie.

Les répercussions de la crise et les décisions impopulaires des autorités ont déjà provoqué des réactions. A Vladivostok, une manifestation rassemblant plusieurs milliers d'automobilistes contre l'augmentation de la taxe douanière à l'importation de voitures étrangères d'occasion a débordé sur d'autres thèmes: les prix élevés de l'essence, des produits alimentaires et des services des monopoles naturels, le chômage, la crise et l'écart entre les niveaux de vie. Une manifestation contre la hausse des tarifs de monopoles naturels s'est également déroulée le 15 décembre à Ijevsk, alors que le Primorié (Extrême-Orient) et la région de Khabarovsk attendent le 21 décembre de nouvelles actions de protestation des automobilistes.

Les slogans des manifestants ont attiré l'attention des "siloviki": le ministère de l'Intérieur crée des groupes anticrise spéciaux dans les régions, et les chefs des départements territoriaux du Service fédéral de Sécurité se préparent à des actions éventuelles. De plus, les arriérés de salaires croissants ne font que verser de l'huile sur le feu. Selon le Service fédéral des statistiques, le total des salaires impayés en Russie a augmenté en novembre de 93% pour atteindre 7,765 milliards de roubles (200 millions de dollars).

"Le Kremlin n'a que deux issues: des injections financières ponctuelles ou la dispersion manu militari des manifestants en faisant intervenir les troupes de l'Intérieur", souligne l'analyste politique Stanislav Belkovski. Selon lui, le pic du mécontentement populaire aura lieu au premier trimestre 2009: "Les rangs des manifestants seront complétés par les gens expropriés de leurs appartements acquis grâce au fameux crédit hypothécaire".

Gazeta.ru / Nezavissimaïa gazeta

Russie: les députes freinent la lutte anticorruption

Le paquet de lois anticorruption doit être adopté dans sa forme initiale, a déclaré Dmitri Medvedev avant la deuxième lecture du projet de loi amendé par les députés.

Le président russe n'a consenti qu'à une seule proposition des parlementaires. Il s'agit d'un changement sur la date d'entrée en vigueur de l'article sur la déclaration des revenus des parents des fonctionnaires.

Les experts soutiennent le chef d'Etat. "Ce n'est pas la première fois que Dmitri Medvedev donne un ordre qui s'embourbe dans le marais", a fait remarquer Olga Krychtanovskaïa, directrice du centre d'étude des élites, affilié à l'Institut de sociologie de l'Académie russe des sciences. "Personne n'est pressé de mettre en oeuvre ses instructions. Il faut reconnaitre que le système actuel se fonde sur la peur, ce qui est, hélas, plus efficace pour la Russie dans les conditions actuelles".

Mme Krychtanovskaïa rappelle que les députés estiment que les mesures de la lutte anticorruption déstabiliseront le travail de l'appareil de l'Etat: "La Douma considère la corruption comme un facteur stabilisant! En d'autres termes, la corruption, c'est normal, c'est dans l'ordre des choses. Et si elle est punie, cela entrainera un dérèglement".

"Cela touche les intérêts des puissants: des fonctionnaires, tout comme des députés qui leur sont liés", explique le président de la Fondation pour une politique efficace Gleb Pavlovski. " Le président s'attendait en principe à ce que l'adoption de cette loi traine en longueur. Pourtant, la crise a fait apparaître un nouveau facteur. Notre structure bancaire souffre d'une énorme quantité de trous, et l'Etat dépense des sommes folles pour lutter contre les conséquences de la crise. Il s'agit d'une véritable "pluie d'or" pour certains individus."

Selon M. Pavlovski, la crise comprend également une composante politique: elle offre la possibilité d'une revanche aux fonctionnaires et aux élites régionales. "Ces gens ont attendu très longtemps", fait-il remarquer. "Aujourd'hui, ils estiment qu'ils sont capables de remettre le centre fédéral à sa place avec un chantage portant sur la déstabilisation de l'appareil de l'Etat".

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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