En sept jours, le président russe s'est rendu au Pérou, où il a participé au sommet de l'APEC, ainsi qu'au Brésil, au Venezuela et à Cuba. Fait notable, il s'agissait de la première visite d'un chef d'Etat russe à Lima et à Caracas.
Selon Mikhaïl Marguelov, président du Comité des relations internationales du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), "l'Amérique latine constitue un marché attractif où la présence russe est, hélas, encore faible".
"Mais il y a lieu d'espérer que cette situation s'améliorera", a-t-il souligné. "La coopération économique a occupé une place prioritaire parmi les sujets abordés par le président Medvedev lors de ses négociations au Pérou, au Brésil, au Venezuela et à Cuba", a constaté M. Marguelov.
Une vingtaine d'accords, notamment sur la coopération dans les domaines bancaire, énergétique et militaire, ont été conclus à l'issue de la visite du leader russe dans ces quatre pays.
"Il est bon de voir les visites d'Etat renforcer les positions internationales de nos sociétés publiques et privées", a indiqué le sénateur, ajoutant qu'en élargissant leurs activités en Amérique latine, ces sociétés "augmenteraient leurs actifs étrangers et leurs volumes de ventes".
"Nous sommes encore à la traîne, pour ces indices, sur les compagnies multinationales américaines, européennes et chinoises", a constaté le président du Comité des relations internationales de la chambre haute.
Le directeur de l'Institut d'Amérique latine relevant de l'Académie des sciences russe, Vladimir Davydov, estime pour sa part que la visite du président russe a été un "succès extraordinaire".
"Cette visite ouvre une large voie à la coopération commerciale et économique. Les contrats signés par les exportateurs de marchandises et de services russes leur permettront d'opérer avec plus d'assurance sur le marché latino-américain", a affirmé l'expert.
Evoquant la rivalité entre la Russie et les Etats-Unis sur le continent sud-américain, M. Davydov estime que l'hégémonie de Washington dans cette région touche à sa fin.
"Les Etats-Unis traversent actuellement une crise profonde et procèdent à une révision sérieuse de leur politique extérieure en général et de leur politique en Amérique latine en particulier", a souligné M. Davydov.
Le spécialiste est persuadé que Washington sera contraint de tenir compte de la présence de la Chine, de l'Inde et de la Russie sur le marché latino-américain. "La concurrence est un phénomène normal pour l'économie de marché", a conclu le directeur de l'Institut d'Amérique latine.