Le 23 novembre prochain marquera le cinquième anniversaire de la "révolution des roses". Il y a cinq ans, Edouard Chevardnadze démissionnait du poste de président géorgien sur fond de protestations massives contre des falsifications lors des législatives. Une nouvelle administration avec Mikhaïl Saakachvili à sa tête est arrivée au pouvoir en Géorgie, préconisant le respect des droits de l'homme, la lutte contre la corruption et la suprématie de la loi.
"M.Saakachvili a fait preuve de dédoublement parfaitement schizophrénique. Avant d'arriver au pouvoir, il avait promis de faire de la Géorgie un pays démocratique, inédit dans l'espace postsoviétique. Néanmoins, selon un bilan intermédiaire de sa présidence, la Géorgie figure aujourd'hui parmi les Etats les plus autoritaires dans l'espace postsoviétique", a indiqué l'analyste.
Selon M.Karavaïev, Saakachvili a commis au cours de sa présidence trois erreurs majeures qui l'ont empêché d'obtenir les objectifs proclamés et ont marqué l'échec de son régime.
Tout d'abord, il a décidé de rétablir l'intégrité territoriale du pays, en optant pour une solution militaire des conflits osséto-géorgien et abkhazo-géorgien, a noté l'expert.
Ensuite, le président géorgien a pratiqué une mauvaise politique des cadres, en cassant cette "ossature" politique qui lui avait permis d'arriver au pouvoir.
"Les gens qui ont constitué le noyau de la "révolution des roses" - Zourab Jvania, Nino Bourdjanadze et la ministre des Affaires étrangères de l'époque Salomé Zourabichvili - se sont retrouvés soit dans une tombe soit en marge du régime en raison des ambitions autoritaires exagérées de Saakachvili", a-t-il poursuivi.
Et enfin, le régime Saakachvili a détérioré les relations avec la Russie, a résumé le politologue.