La Russie pourrait aider le Nicaragua dans le chantier d'un canal transocéanique destiné à accueillir des navires de gros tonnage, ont annoncé samedi les médias nicaraguayens se référant au ministre des Affaires étrangères Samuel Santos.
"La Russie a manifesté un grand intérêt pour la possibilité de participer au chantier d'un canal transocéanique sur le territoire nicaraguayen destiné aux navires de gros tonnage", a déclaré le ministre, ajoutant que ce thème avait été soulevé lors d'une rencontre du président Daniel Ortega avec le vice-premier ministre russe Igor Setchine qui s'est trouvé en visite dans ce pays latino-américain le 17 septembre.
Le canal du Nicaragua doit relier les océans Atlantique et Pacifique par le fleuve San-Juan et le lac Nicaragua. D'une longueur de 286 km, le canal aura une profondeur de 22 m (12,5 m pour le canal de Panama) et la largeur maximale de 114 m.
Grâce à ces performances, le canal pourra accueillir de gros navires océaniques ayant un chargement maximal de 270.000 t, alors que son concurrent panaméen pourra transporter, même après une modernisation dont la fin est prévue pour 2013, des navires de 130.000 t au maximum seulement.
Selon les experts, le chantier du canal coûtera 18 milliards de dollars. Les autorités nicaraguayennes ne doutent pas que le canal sera chargé grâce aux échanges croissants entre la Chine et les pays d'Amérique latine. D'autre part, on n'oublie pas que le président vénézuélien Hugo Chavez souhaite réorienter les flux de pétrole des Etats-Unis à la Chine. Pékin qui se dit prêt à importer du brut vénézuélien par des pétroliers géants peut donc investir dans le chantier du canal, selon les Nicaraguayens.
Le chef de la diplomatie nicaraguayenne a fait également savoir la volonté de Moscou de reprendre les chantiers de plusieurs centrales hydroélectriques dans la partie centrale du pays gelés depuis la chute de l'URSS.