Un nouvel obstacle pour le Nabucco (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 17 septembre - RIA Novosti. La guerre géorgienne pourrait obliger l'UE à réviser sa stratégie visant à diminuer sa dépendance croissante envers les importations de gaz russe, car la Géorgie est l'élément-clé de tous ces projets, lit-on mercredi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La Russie a de facto établi un contrôle efficace sur les gazoducs et oléoducs qui traversent la Géorgie, en se réservant le droit d'y bloquer le transport des hydrocarbures. Moscou a montré qu'il était capable de couper ces livraisons. Bien que la guerre, courte mais intense, n'ait pas menacé le gazoduc sud-caucasien, ou les oléoducs Bakou-Soupsa et Bakou-Tbilissi-Ceyhan, ce dernier ayant une capacité d'un million de barils par jour, la Russie a fait émerger les risques de la stratégie de l'UE qui se fonde sur le transport par la Géorgie des hydrocarbures azerbaïdjanais, et potentiellement kazakhs et turkmènes.

Si le conflit n'a pas augmenté le risque de ce pari sur la Géorgie en tant qu'Etat-clé pour le transit, il a au moins accentué le sentiment de risque sur ce point. A long terme, les conséquences psychologiques pourraient, plus que la guerre elle-même, nuire à l'apparition du corridor énergétique Asie centrale-Occident à travers le Caucase.

Bien que le conflit en Géorgie n'ait pas d'influence directe sur l'itinéraire du gazoduc Nabucco (qui va de la Turquie vers l'Autriche), le niveau élevé de risque pour la sécurité dans ce pays représente encore un obstacle à surmonter pour ce projet soutenu par l'UE. Le fait que la Russie peut à tout moment provoquer des défaillances ou un arrêt total du fonctionnement du gazoduc sud-caucasien, dont le gaz passera ensuite dans le Nabucco, est en mesure de forcer l'Union européenne à réexaminer la question suivante: le soutien politique apporté au projet Nabucco est-il capable de garantir une plus grande indépendance énergétique envers la Russie?

Un sentiment de risque accru pour les livraisons de gaz par le Nabucco pourrait tout simplement provoquer l'effondrement du projet, ce qui sera encore plus probable dans le cas d'une hausse du coût de construction du gazoduc, qui fera plus de 3.000 km. Le Nabucco pourrait également se heurter à des difficultés financières supplémentaires, dans la mesure où ses actionnaires seront contraints de résoudre un double problème: des crédits et une assurance plus chers en raison des risques élevés pour la sécurité, liés notamment à la situation en Géorgie, et des risques commerciaux plus importants concernant le remplissage du gazoduc.

Les risques plus élevés du transit géorgien et les faibles perspectives de réalisation du Nabucco augmentent l'attrait du projet South Stream proposé par Gazprom, qui doit passer par le fond de la mer Noire en Bulgarie pour se diviser en deux branches acheminant le gaz en Europe du Sud et en Europe centrale. La demande de gaz en Europe peut justifier soit la construction du South Stream, soit celle du Nabucco, mais pas les deux. Il semble que, si la Commission européenne et les gouvernements des pays de l'UE ne se prononcent pas unanimement pour le Nabucco, ce projet n'ait aucun avenir.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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