L'innovation stagne en Russie (Vedomosti)

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MOSCOU, 5 août - RIA Novosti. L'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (WIPO) constate que 76% des inventions sont enregistrées au Japon, aux Etats-Unis, en Corée du Sud, en Allemagne et en Chine, et 1,6% seulement en Russie, lit-on mardi dans le quotidien Vedomosti.

La part de la Russie dans les demandes de brevets, qui était de 1,8% en 2000, est tombée à 1,65%, ce qui signifie qu'elle est légèrement supérieure à celle des Pays-Bas (1,56%) et de la Suisse (1,4%), mais inférieure à celle de la Grande-Bretagne et de la France (2,3 et 2,5%). Néanmoins, la Russie figure toujours parmi les dix plus importants pays pour le nombre de brevets enregistrés: celui-ci est passé de 23.377 en 2000 à 27.884 en 2006.

A en juger par le rapport de la WIPO, c'est en Chine, dont les habitants ont longtemps été considérés comme uniquement capables de multiplier les copies, que les innovations se développent le plus rapidement. Entre 2000 et 2006, le nombre de brevets d'inventions dans l'empire du milieu s'est accru de 30% par an.

Le secret du boom créatif en Chine réside dans le respect des "cerveaux": 98,8% des demandes déposées à l'Office d'Etat de la propriété intellectuelle (SIPO) en Chine ont été faites par des étrangers. Plus de 56% des subventions chinoises pour la création de prototypes ont été accordées à des inventeurs d'autres pays. Par exemple, en 2006, les étrangers y ont reçu 32.000 subventions. Citons, à titre de comparaison, que la Russie n'a délivré au cours de la même année que 9.568 subventions qui ont été attribuées, pour l'essentiel, à des Russes. A l'étranger, les citoyens russes ont bénéficié de 19.641 subventions et reçu des brevets pour 29.059 inventions, soit plus que dans leur propre pays (27.884).

En Russie, le rythme de l'accroissement du nombre de brevets est en retard par rapport à l'activité créatrice, estime Viktor Naoumov, partenaire de la compagnie juridique Salans. Les compagnies russes et, à plus forte raison, les organisations publiques allouent aux travaux de mise en oeuvre de brevets des sommes moindres que les compagnies occidentales et n'effectuent aucune étude approfondie dans ce domaine. En outre, les grandes compagnies occidentales dépensent des sommes importantes pour le monitoring des brevets, ajoute-t-il. Mais la cause principale du nombre insuffisant de brevets en Russie est la stagnation de l'innovation dans l'économie et l'épuisement du potentiel technologique des sciences russes, estime Leonid Gokhberg, directeur de l'Institut d'études statistiques du Haut Collège d'Economie.

L'approche innovante des affaires propre aux Russes pourrait être utile à l'économie, mais, pour cela, il faudrait simplifier la procédure d'obtention des brevets et créer un système de protection des droits pour leurs détenteurs. Sinon, la fuite des cerveaux continuera, en Chine entre autres.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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