ABM: Moscou doit-il poursuivre la lutte? (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 9 juillet - RIA Novosti. La diplomatie russe a perdu la bataille contre la défense antimissile américaine (ABM) en Europe qui a marqué la fin du mandat de Vladimir Poutine, lit-on mercredi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Un dialogue très symbolique a eu lieu entre les présidents russe et américain au premier jour du sommet du G8 à Hokkaido. Dmitri Medvedev a déclaré à George W. Bush que la Russie jugeait inadmissible l'intention des Américains, rendue publique ces jours-ci, de déployer en Lituanie la base de missiles intercepteurs au sujet de laquelle ils ne sont toujours pas parvenus à s'entendre avec la Pologne, qui réclame un prix très élevé. George W. Bush n'a pas révélé à la presse ce qu'il avait répondu au président russe, se bornant à faire un compliment dans son style à son interlocuteur: "C'est un gars intelligent". En revanche, le dernier voyage à l'étranger de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice constitue une réponse explicite aux préoccupations russes.

L'accord sur le déploiement en République tchèque d'une station radar du système de défense antimissile a été signé mardi dans ce pays. La cérémonie s'est déroulée dans le contexte d'une grande manifestation de protestation à Prague et d'une désapprobation générale de cet accord par la population tchèque. D'après les données des sondages, que les autorités locales ne contestent pas, environ 70% des Tchèques sont opposés à l'installation du radar dans leur pays. Cependant, en bénéficiant du soutien de la partie pro-occidentale de l'élite tchèque, Washington a tout de même réussi à imposer cet accord.

A présent, c'est au tour de l'accord sur le deuxième élément de la défense antimissile: les missiles intercepteurs. Cette fois, Condoleezza Rice ne se rendra pas en Pologne où il est prévu de les déployer, mais effectuera une visite en Bulgarie, ce qui peut être un moyen de pression sur les dirigeants polonais qui refusent toujours de revoir à la baisse leurs prétentions financières et techniques quant au déploiement des missiles.

Dans un premier temps, la volonté de Washington de discuter avec Moscou de ses projets concernant la défense antimissile avait été accueillie dans le monde comme un signe de l'avènement d'une "époque post-guerre froide". Ensuite, des discussions ont eu lieu au cours des sommets et rencontres ministérielles, y compris selon la formule 2+2, lors de consultations spéciales avec la participation de diplomates et d'experts militaires. Au fur et à mesure que ces discussions se sont poursuivies, les promesses faites par les Américains ont été de plus en plus édulcorées.

Si un accord sur la base des missiles intercepteurs est prochainement signé, Moscou devra réfléchir à l'utilité de la poursuite des consultations. En effet, on sait bien que cette activité diplomatique a permis à George W. Bush de voiler, aux yeux de l'opinion publique mondiale et américaine, sa politique appliquée ces six dernières années visant à mettre fin aux ententes intervenues dans le domaine du désarmement et du contrôle des armements. Qui plus est, la Maison Blanche a su obtenir le soutien de Moscou aux approches américaines sur toute une série de problèmes. Reste à comprendre sur la base de quelle réciprocité.

Il est apparemment temps de révéler au monde et à la population de la Russie le contenu de la "réponse asymétrique" qui constituera la réaction du Kremlin à la menace que représente pour la sécurité du pays la troisième zone de positionnement de la défense antimissile américaine.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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