Les politiques européens s'expriment sur le partenariat Russie-UE

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Le lancement des négociations sur un nouvel accord de partenariat stratégique entre la Russie et l'Union européenne sera annoncé lors du sommet Russie-UE qui se tiendra les 26-27 juin à Khanty-Mansiïsk. Les parties abordent cet accord de différentes manières: l'Europe souhaite y déterminer en détail toutes les normes et règles de conduite, alors que la Russie se prononce pour un "cadre général". Quelles sont les raisons de cette différence d'approches et, en fait, qui a le plus besoin de cet accord? Des hommes politiques européens - membres de la Commission européenne, des ministères des Affaires étrangères et des parlements des pays de l'UE - ont accepté de répondre à ces questions pour RIA Novosti.

Benita Ferrero-Waldner, Commissaire de l'UE chargée des relations extérieures

Le nouvel accord réunira un cadre institutionnel juridiquement contraignant et un programme ambitieux entre partenaires égaux destiné à clarifier nos objectifs et à établir la confiance mutuelle.

Les traits caractéristiques de la coopération UE-Russie seront les suivants: une coopération politique visant à obtenir les résultats escomptés; une profonde intégration économique; un "terrain de jeu" commun pour la coopération réciproque dans le secteur énergétique fondée sur les principes du Traité de la Charte européenne de l'Energie; une coopération encore plus étroite en matière de liberté, de sécurité et de justice, ainsi que la création de systèmes éducatifs et de recherche ouverts les uns aux autres.

Peter Mandelson, Commissaire européen au Commerce extérieur

Nous voulons signer un accord substantiel qui déterminerait des repères, donnerait un ensemble de paramètres, et servirait de guide d'action pour l'établissement de nos rapports futurs.

Je suis très optimiste au sujet de notre partenariat. A mon avis, l'Europe et la Russie peuvent s'apporter un concours mutuel dans de nombreux domaines. En ce moment, nous devons nous concentrer principalement sur la nécessité d'agir conformément à des lois justes, selon des règles simples, et de se mettre d'accord sur les conditions à introduire dans le commerce et les investissements.

Si nos opinions divergent quant au degré de détail de l'accord, je suis certain que nous trouverons un juste milieu qui conviendra aux deux parties.

Dr. Johannes Aigner, chef du département de l'élargissement de l'UE du ministère autrichien des Affaires étrangères

En fait, les négociations signifient que la recherche d'un accord commence parfois à partir de positions tout à fait différentes. Seuls ceux qui ne comprennent pas toute la complexité des rapports entre l'UE et la Russie peuvent compter sur un aboutissement rapide et sans difficulté de ces négociations. L'accord est aussi important pour les deux parties, car leurs rapports sont très intenses et parce qu'elles sont interdépendantes du point de vue économique.

Gergana Grancharova, ministre aux Affaires européennes de la République de Bulgarie

Le lancement des négociations sur un nouvel accord déterminera les objectifs futurs du partenariat stratégique entre la Russie et l'UE. Bien entendu, les problèmes énergétiques seront au centre de l'attention. La Russie est le principal fournisseur d'énergie à l'UE. Pour développer le partenariat énergétique, l'UE s'en tient à la transparence, l'intérêt mutuel et l'absence de discrimination.

Nous avons besoin de moderniser le cadre institutionnel du partenariat, il nous faut un document global et concret.

Je suis certaine que la Russie a besoin d'une UE forte et que l'UE a besoin d'une Russie stable, car, lorsqu'il s'agit de régler des problèmes comme les migrations incontrôlées, la criminalité transfrontalière, le trafic de drogue, ou encore les changements climatiques, il ne faut pas se faire d'illusions sur notre capacité à les régler séparément.

Jim Murphy, ministre aux Affaires européennes du ministère britannique des Affaires étrangères

La Grande-Bretagne estime que la signature d'un accord ambitieux, fondamental et très large, embrassant des problèmes aussi importants que la sécurité énergétique, les changements climatiques, le commerce, les droits de l'homme et le respect de la loi correspond aux intérêts aussi bien de l'UE que de la Russie.

La Grande-Bretagne partage également l'avis du gouvernement russe sur le fait que l'accord doit avoir un caractère contraignant. L'accord permettra à l'UE et à la Russie d'établir une coopération stable et étroite à long terme fondée sur la compréhension et la communauté des objectifs, où les deux parties seront certaines que n'importe quels désaccords pourront être réglés à l'aide d'un système transparent de règles établies. Cela rendra les rapports plus stables et prévisibles, pour le bien des deux parties.

Mike Gapes, président du comité des Affaires internationales de la Chambre des communes du parlement britannique

J'attache une grande importance au sommet, mais son programme est très vaste, c'est pourquoi j'estime qu'il ne faut pas attendre de résultats substantiels dès le début.

Comme on le sait, il existe entre la Grande-Bretagne et la Russie un certain nombre de problèmes bilatéraux, nous sommes profondément préoccupés par les problèmes en suspens concernant l'extradition, ainsi que concernant l'activité du British Council en Russie.

Je suppose que la Russie voudra se concentrer presque entièrement sur l'aspect économique de la coopération, alors que l'Union européenne voudra soulever le problème des droits de l'homme et les questions d'ordre politique.

Maxime Verhagen, ministre néerlandais des Affaires étrangères

Le renforcement et l'approfondissement des rapports entre l'UE et la Russie répondent à notre intérêt commun pour la sécurité et la stabilité, et contribuent au développement des contacts économiques.

Quant à savoir lequel des deux partenaires a le plus besoin de cet accord, je dirais l'un et l'autre. L'Union européenne et la Russie ont tant d'intérêts communs en Europe, y compris énergétiques, que le nouvel accord sera avantageux aussi bien pour l'UE que pour la Fédération de Russie.

Mikolaj Dowgielewicz, secrétaire d'Etat polonais aux Affaires étrangères en charge du Comité d'intégration européenne

La Pologne espère que le sommet contribuera à la recherche d'un compromis sur le problème en suspens de l'adhésion de la Russie à l'OMC (tarifs des chemins de fer, taxes à l'exportation de bois brut, tarifs des survols de la Sibérie).

L'Union européenne et la Russie sont plus que des voisins. La volonté des parties de conclure un accord sur la base de principes nettement formulés, de la transparence et de l'avantage mutuel sera la garantie du succès de ces efforts et de la fiabilité des ententes.

Urmas Paet, ministre estonien des Affaires étrangères

L'accord est nécessaire aux deux parties, et plus il sera détaillé, plus précisément les points fondamentaux y seront établis, mieux cela vaudra.

Il est important que l'accord comporte toutes les rubriques de la feuille de route pour les quatre espaces communs, ainsi que les principes de la Charte de l'Energie. Compte tenu des contacts économiques et commerciaux intenses entre l'UE et la Russie, la création d'un mécanisme de règlement des désaccords sur les questions commerciales revêt une importance fondamentale. L'Estonie attache également une grande importance à des questions comme les tarifs des chemins de fer, les taxes douanières pour le bois d'oeuvre, les longues queues d'attente aux postes de passage de la frontière et la protection des investissements.

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