Revue de la presse russe du 23 juin

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MOSCOU, RIA Novosti

Gazeta.ru, Kommersant, Vremia novosteï

Libéraux: le chef historique de Iabloko quitte son fauteuil

Grigori Iavlinski, qui a dirigé Iabloko pendant quinze ans, a abandonné de son plein gré le poste de président du parti, proposant à sa succession la candidature de Sergueï Mitrokhine, lit-on lundi dans les quotidiens Gazeta.ru, Kommersant et Vremia novosteï.

Cette nouvelle a désarmé les représentants de l'aile radicale du parti, qui accusaient Grigori Iavlinski de s'accrocher à son fauteuil. En fin de compte, les leaders de l'opposition interne de Iabloko n'ont reçu aucun poste de direction et ont même failli être exclus du parti.

Les experts estiment que le départ de Grigori Iavlinski pourrait lui offrir la possibilité d'occuper un poste important proposé par le Kremlin, et que le parti rénové pourrait devenir une plate-forme pour l'union des démocrates.

Des rumeurs sur la nomination éventuelle de M. Iavlinski à un poste important étaient apparues au printemps, alors que le leader libéral avait rencontré secrètement au Kremlin le président Dmitri Medvedev.

Expliquant son départ, Grigori Iavlinski a affirmé être considéré comme l'obstacle principal à l'union des forces démocratiques. "Combien de fois ont-ils répété qu'ils ne se soumettraient pas à Grigori Iavlinski. A présent, il n'y a plus aucune soumission, alors c'est à eux de jouer", a-t-il déclaré, faisant un appel du pied aux représentants du front démocratique.

La réaction ne s'est pas fait attendre. Nikita Belykh, leader de l'Union des forces de droite (SPS), a qualifié le départ de Grigori Iavlinski "d'action forte" et a exprimé sa volonté de coopérer avec le nouveau leader. Boris Nadejdine, secrétaire du présidium du conseil politique du SPS, s'est quant à lui déclaré certain que les chances d'adhésion de Iabloko aux processus de réunification de l'opposition de droite augmenteraient désormais.

Le probable nouveau président de Iabloko jouit d'une réputation ambiguë, aussi bien au sein du parti qu'auprès de ses partenaires potentiels. "C'est un homme vraiment intransigeant qui n'admet pas de compromis", a expliqué Viatcheslav Igrounov, ancienne personnalité en vue de Iabloko, qui avait amené en 1993 Sergueï Mitrokhine sous la bannière de Grigori Iavlinski. Ainsi, lorsque les représentants du SPS avaient tenté d'entrer en pourparlers avec Iabloko avant les élections législatives de 2007, ils avaient demandé à ce que Sergueï Mitrokhine ne soit pas envoyé pour négocier.

Sergueï Mitrokhine aura moins de marge de manoeuvre que Grigori Iavlinski pour diriger le parti. Le comité politique, nouvelle structure au sein de Iabloko, jouira d'importants pouvoirs aussi bien en ce qui concerne la formation de la politique du parti qu'en matière de contrôle de son président. En plus de Grigori Iavlinski, il comporte Sergueï Ivanenko, ancien premier vice-président de Iabloko, Igor Artemiev, directeur du Service fédéral anti-trust (FAS), ainsi que le biologiste Alexeï Iablokov. Alors que les membres du parti ont du mal à déterminer l'influence réelle de cette nouvelle structure, Grigori Iavlinski dispose d'une possibilité de garder le contrôle du parti.

Gazeta, RBC Daily

GazpromNeft étend sa coopération avec l'Iran

GazpromNeft mène des pourparlers avec Téhéran sur sa participation éventuelle à l'exploitation de trois secteurs du gisement d'Azadegan-Nord en Iran, a fait savoir aux journalistes Alexandre Dioukov, président de la compagnie, lit-on lundi dans les quotidiens Gazeta et RBC Daily.

D'ici un mois et demi, la compagnie décidera si elle a l'intention ou non de participer à des projets pour lesquels elle doit prendre à sa charge la totalité des investissements. Selon les experts, l'attrait économique du projet en question prévaudra probablement sur les risques politiques existants.

Selon Alexandre Dioukov, GazpromNeft s'est vu proposer une participation dans la compagnie-opératrice qui exploitera plusieurs secteurs du richissime gisement d'Azadegan-Nord (dont les réserves représentent 5,7 milliards de tonnes). La licence reviendra à la compagnie pétrolière nationale NIOC. Le holding russe assumera 100% des investissements, et recevra en échange 60% du pétrole extrait. Les conditions du contrat permettent également à GazpromNeft d'ajouter les réserves du gisement sur son bilan. "Si nous jugeons l'exploitation du gisement efficace, nous accepterons les conditions proposées", a déclaré le président de la compagnie pétrolière russe.

Les représentants de l'Iran sont apparemment certains de la réponse favorable de la compagnie russe et estiment que les pourparlers s'achèveront dans les prochains mois. "Nous tâcherons de parvenir à un accord avec Moscou d'ici trois mois", a déclaré samedi le ministre iranien du Pétrole Gholamhossein Nozari.

Les conditions proposées par NIOC sont assez rigides, c'est pourquoi GazpromNeft doit étudier minutieusement tous les risques, estime Alexandre Chtok, directeur du département Due Diligence de la compagnie 2K Audit - Delovye konsoultatsii. "Puisque GazpromNeft envisage la possibilité d'exploiter seulement certains secteurs du gisement, il est relativement difficile d'évaluer aujourd'hui les perspectives. Cependant, il faut reconnaître que le projet d'exploitation d'Azadegan est très séduisant. C'est un des plus grands gisements au monde. En outre, l'Iran devient apparemment un axe de plus en plus important pour Gazprom. C'est pourquoi il faut s'attendre à une décision positive de sa filiale pétrolière quant à la participation à l'exploitation d'Azadegan", affirme l'expert.

Le caractère contradictoire du projet est également mentionné par Andreï Podoïnitsyne, directeur général d'UFG Asset Management. L'Iran dispose d'immenses réserves d'hydrocarbures, par conséquent, le travail intense de GazpromNeft dans cette région est très prometteur sur le plan économique. D'autre part, explique-t-il, dans les conditions du blocus énergétique mondial qui est, de fait, imposé à l'Iran, l'exploitation de nouveaux gisements par une compagnie publique russe sera une manifestation de l'existence de rapports "particuliers" entre Moscou et Téhéran, c'est pourquoi ce projet comporte de grands risques sur le plan politique.

Vedomosti

La méthode Hiddink fonctionne aussi avec les Russes

Le président russe Dmitri Medvedev a supposé dimanche que l'entraîneur néerlandais Guus Hiddink pourrait recevoir la citoyenneté russe, lit-on lundi dans le quotidien Vedomosti.

En 2002, il avait été fait citoyen d'honneur de la Corée du Sud, après avoir emmené l'équipe sud-coréenne en demi-finale du championnat du monde. Des appels à lui accorder la citoyenneté avaient également retenti en Australie, dont la sélection participa sous ses ordres à la Coupe du monde 2006. La poste australienne avait alors émis une série de timbres à l'effigie du Hollandais et de plusieurs joueurs de la sélection.

La gratitude émotionnelle est compréhensible et naturelle, mais les Coréens, les Australiens et les Néerlandais (qu'il a également entraînés) sont unanimes à souligner les remarquables qualités professionnelles de cet entraîneur. Les joueurs ont toujours mentionné l'excellente organisation du travail dans l'équipe. Le ministre sud-coréen des Finances d'alors avait qualifié en 2002 Guus Hiddink de dirigeant idéal, et l'union des hommes d'affaires de Corée l'avait invité à donner des conférences sur les méthodes efficaces de management.

En effet, les succès remportés par le Hollandais dans des pays aussi différents du point de vue de la mentalité, du style et du niveau de football prouvent l'existence de lois universelles du management qui sont efficaces dans n'importe quel pays.

En tant que manager, Guus Hiddink a procédé de façon simple. Il a évalué impartialement le niveau des joueurs (en renonçant à un certain nombre de vétérans) et choisi ceux qui convenaient pour former une équipe. Il a su expliquer, même au bout d'un certain temps, ses buts stratégiques et tactiques. Il a tiré des conclusions de ses propres erreurs et fait preuve de souplesse et de capacité à apprendre (la sélection a changé de schéma de jeu avant le championnat d'Europe, puis après les deux premiers matches du tournoi). Il a certainement apporté des connaissances professionnelles modernes dans le football russe.

Il a fait tout cela sans se plaindre de l'énigmatique caractère russe ou de la bureaucratie sportive du pays. A propos, la bureaucratie n'a pas disparu. Mais Guus Hiddink travaille dans des conditions exclusives inédites, qu'il s'est assuré lors de la négociation de son contrat, comme n'importe quel manager efficace et cher. A présent, alors que la sélection russe est qualifiée pour les demi-finales de l'Euro-2008 après être restée pendant deux décennies à l'arrière-plan du football mondial, il est probable que plus personne n'osera dire en Russie que le choix d'un tel manager était bien trop cher.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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