Droits de l'homme en Tchétchénie: Grozny rejette les critiques des ONG

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MOSCOU/GROZNY, 15 janvier - RIA Novosti. Le Centre de défense des droits de l'homme Mémorial, constate des améliorations en Tchétchénie mais critique la situation des droits de l'homme dans cette république du Caucase du Nord.

Les autorités tchétchènes rejettent ces critiques, accusant les défenseurs des droits de l'homme de partis pris et de non-objectivité.

"On constate des améliorations notables mais nous voyons au final les résultats en Tchétchénie. C'est une société totalitaire qui a été édifiée", a déclaré mardi le président de Mémorial, Oleg Orlov, présentant le rapport annuel sur la situation des droits de l'homme en Tchétchénie.

"Le nombre d'enlèvements de personnes s'est brusquement réduit en 2007 par rapport à l'année précédente, il y a eu moins de cas de tortures", a-t-il encore constaté, estimant également que la reconstruction de Grozny était le symbole du retour de la république à la paix.

Mais, selon lui, jusqu'à 80% des actualités dans la république sont consacrées au président Ramzan Kadyrov et le reste est présenté selon la vision des autorités tchétchènes.

"Il est maintenant interdit aux femmes de faire apparition dans les lieux public sans foulard. On appelle cela la lutte pour la moralité mais en fait, c'est une ingérence dans la vie privée", a poursuivi M. Orlov.

Selon lui, la pratique des exactions se poursuit dans la république. Les travailleurs sont ainsi "priés" de verser une partie de leurs salaires à des "fins nobles" comme la reconstruction de Grozny ou la construction de crèches.

Commentant ce rapport, le président du parlement tchétchène, Doukouvakha Abdourakhmanov, a estimé que le pouvoir et la société en Tchétchénie étaient "les plus démocratiques dans toute la Fédération de Russie". "Le président prend ses décisions en tenant compte de l'avis des dignitaires religieux, du parlement, du gouvernement et des ONG", a-t-il expliqué dans un entretien à RIA Novosti. Le responsable n'a pas partagé l'avis des défenseurs des droits de l'homme selon lesquels le port obligatoire du foulard dans les lieux publics lèse les droits des femmes. "Tout simplement, le pouvoir cherche à faire renaître les traditions de notre peuple, les fondements moraux de la société. Si l'Amérique nous impose tout ce qu'il y a de plus amoral, pourquoi ne devrions-nous pas résister? Nous défendons notre culture", a expliqué M. Abdourakhmanov. A son avis, le centre Mémorial s'en tient à une position pro-occidentale.

"Le fait que la Tchétchénie ait un leader dynamique et un pouvoir qui travaille pour tout le peuple ne leur plaît pas", a-t-il encore noté.

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