Ces quatre partis sont Russie unie, Russie juste, le Parti agraire et Force citoyenne qui ont remporté au total plus de 75% des voix à l'issue des élections du 2 décembre dernier à la Douma (Chambre basse du parlement russe).
Vladimir Poutine a déclaré à maintes reprises qu'il ne briguerait pas un troisième mandat présidentiel, conformément à la Constitution russe.
Selon les hommes politiques, les politologues et les économistes, l'élection de Dmitri Medvedev permettra de poursuivre la ligne de Vladimir Poutine, de garantir la continuité de la politique du pays à la suite de la relève du pouvoir quand l'actuel président quittera au printemps prochain le poste de chef de l'Etat. Le nom de Dmitri Medvedev, parallèlement à celui de l'autre premier vice-premier ministre Sergueï Ivanov, avait été évoqué dans la presse et par des experts en tant que celui du candidat éventuel à la présidence.
"Nous voudrions vous proposer un candidat soutenu par nous tous. Il s'agit du premier vice-premier ministre Dmitri Medvedev", a déclaré le leader de Russie unie Boris Gryzlov lors d'une rencontre lundi entre le président russe et les leaders de quatre partis politiques.
Concernant la candidature de Dmitri Medvedev, M. Poutine a indiqué: " je le connais très bien, depuis plus de 17 ans, et je soutiens totalement cette candidature".
Russie unie entend proposer officiellement la candidature de Dmitri Medvedev au poste de président du pays à son congrès le 17 décembre prochain.
Guennadi Ziouganov, leader du KPRF (Parti communiste de Russie), l'un des quatre partis entrés à la Douma à l'issue des élections du 2 décembre dernier, a déclaré lundi que la présentation de la candidature de premier vice-premier ministre Dmitri Medvedev au poste de président n'était pas inattendue.
S'agissant de Vladimir Poutine, il a supposé qu'il pourrait rester lui aussi dans la haute politique, par exemple, à la tête de l'Union Russie-Biélorussie.
"Depuis de longues années, Dmitri Medvedev est le bras droit de Vladimir Poutine, son homme de confiance le plus proche", a rappelé Guennadi Ziouganov à RIA Novosti.
Le leader du KPRF, qui avait fait part de son intention de se présenter à l'élection présidentielle un peu plus tôt, a noté que M. Medvedev avait été le premier homme politique que le président avait fait entrer au gouvernement et qu'il avait cité comme successeur au poste de chef de l'Etat.
Guennadi Ziouganov a également supposé que la présentation de la candidature de Dmitri Medvedev serait "suivie de démarches de Vladimir Poutine lui-même dans le sens de la fusion de la Russie et de la Biélorussie".
Selon le leader des communistes russes, à la fin de l'année prochaine, des amendements appropriés pourraient être apportés à la Constitution, un référendum sur la fusion des deux Etats pourrait être tenu et "Vladimir Poutine pourrait se mettre à la tête de l'Union".
Le Parti libéral-démocrate de Russie (LDPR) ne soutiendra pas le candidat d'un autre parti au poste de président du pays, a déclaré lundi devant les journalistes à Moscou le leader du LDPR Vladimir Jirinovski.
"Nous avons notre candidat et nous l'aurons toujours. Jamais durant ces 20 dernières années, nous n'avons soutenu d'autre candidat", a-t-il dit.
Selon M. Jirinovski, "peu importe au LDPR quel sera son rival aux élections". Il estime que tous les candidats proposés par les partis parlementaires "doivent être considérés comme sérieux".
Concernant la candidature de Dmitri Medvedev, Vladimir Jirinovski a déclaré que le potentiel du premier vice-premier ministre résidait dans le fait qu'il avait derrière lui le président, les ministres et plus de la moitié des gouverneurs.
"Medvedev, c'est une équipe. Sur ce plan, sa tâche est plus facile", a ajouté Vladimir Jirinovski.
Cela dit, le leader du LDPR a supposé que la candidature de Medvedev pourrait ne pas être définitive.
Les leaders et les dignitaires de l'Eglise orthodoxe russe appuient la présentation de la candidature de Dmitri Medvedev à la présidence russe.
"C'est un des candidats à qui l'Eglise orthodoxe russe serait favorable", a indiqué à RIA Novosti lundi le porte-parole du Patriarcat de Moscou Vladimir Viguilianski.
"Entre l'Eglise et le premier vice-premier ministre Medvedev, de très bons rapports de partenariat se sont établis", a-t-il noté.
Selon lui, l'Eglise voit dans les paroles et les actes du responsable gouvernemental qu'il comprend "la nature des problèmes" qu'elle rencontre et qu'il aspire à "réaliser conjointement les travaux qui correspondent aux missions communes de l'Eglise et de l'Etat".
Pour l'Occident, la candidature de Dmitri Medvedev à l'élection présidentielle russe du 2 mars prochain est un signal indiquant la poursuite d'une politique axée sur l'économie de marché, estime l'éminent politologue allemand et spécialiste de la Russie Alexandr Rar.
"La candidature de M. Medvedev constitue une véritable surprise, étant donné que les analystes européens étaient enclins à considérer que Poutine choisirait un successeur plus dur, appartenant aux "siloviki" (responsables des ministères et des services chargés de la défense et de la protection de l'ordre public)", a indiqué M. Rar.
Cependant, cette nouvelle est perçue favorablement, étant donné le soutien de M. Medvedev à l'économie de marché, à laquelle il croit fermement.
"Pendant la deuxième moitié de la présidence de Poutine, c'est Medvedev qui était en charge du bloc de réformes sociales et économiques et qui a créé un réseau social en Russie. Visiblement, ses réussites ont été appréciées non seulement par Poutine mais aussi par la population russe, auprès de laquelle sa cote de popularité a grimpé dernièrement", a-t-il poursuivi.
M. Rar ne doute pas que Medvedev sache obtenir le soutien de Russie unie et de l'ensemble des partis favorables au renforcement de l'économie de marché et de la démocratie dans le pays.
"Je pense que M. Medvedev sera un président politiquement fort, et les scénarios voulant que M. Poutine conserve les rênes du pouvoir, tant redoutés par les analystes européens, ont peu de chances de voir le jour", a fait remarquer M. Rar.
S'il est possible que les "siloviki" s'effacent provisoirement, il "est peu probable qu'ils se rendent complètement", a conclu le spécialiste.
Vladimir Poutine a "étonné l'Occident" en soutenant la candidature de Dmitri Medvedev à la présidentielle russe, proposée par quatre partis politiques, a confié lundi à l'agence RIA Novosti Roberto Menotti, maître de recherches à l'Institut Aspen Italie.
"C'est une véritable surprise pour l'Occident. Tout le monde s'attendait à ce que M. Poutine propose, pour ainsi dire, une personnalité de second plan. Or, il a soutenu un candidat de premier plan, une personnalité forte, indépendante et capable de prendre des décisions responsables", a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Selon lui, cela confirme le fait que M. Poutine veut être sûr que sa politique sera poursuivie et que la Russie continuera à se renforcer et à se développer dans tous les domaines.
"Dmitri Medvedev est connu en Occident non seulement en tant qu'homme politique, mais également en tant qu'économiste chevronné. Aussi sera-t-il en mesure de renforcer le lien entre la politique et l'économie, ce qui est très important pour le développement ultérieur du pays", a affirmé M. Menotti.
"Vladimir Poutine connaît son successeur depuis longtemps. Ils ont la même vision de l'avenir de la Russie, et c'est pour cela que ce choix est sûr", a souligné l'analyste italien.
M. Medvedev est le plus libéral des hommes politiques du Kremlin, estime l'expert du Centre d'études politiques européennes (CEPS) Michael Emerson.
"C'est un esprit moderne, ouvert et plus libéral que les autres responsables du Kremlin", a-t-il déclaré à RIA Novosti.
Dario Rivolta, un parlementaire italien connu, membre de la Commission des affaires internationales de la Chambre des députés a réagi positivement à la présentation de la candidature de Dmitri Medvedev au poste de président russe.
"C'est avec satisfaction que j'ai appris la présentation de la candidature de Dmitri Medvedev. Il a déjà fait ses preuves en tant que dirigeant compétent et doté de bonnes capacités, et en tant qu'homme politique jeune et brillant", a-t-il indiqué lundi dans un entretien à RIA Novosti. Selon lui, il est très important que la candidature de Dmitri Medvedev n'entre pas en contradiction avec la ligne politique de Vladimir Poutine.
"Naturellement, c'est au peuple russe de faire son choix. Mais, étant donné le prestige dont le président Poutine bénéficie auprès de ses concitoyens, on peut affirmer que M. Medvedev dispose d'un certain avantage au départ", a estimé le député. Mais, quel que soit le bilan de la prochaine présidentielle, l'Italie s'attend à ce que les rapports entre l'Italie et la Russie continuent de se développer énergiquement.
Dario Rivolta a exprimé l'espoir de voir la coopération entre Russie unie et le plus important des partis italiens, Forza Italia, au sein duquel il dirige les activités internationales, se développer.
"Nos représentants ont pris part en qualité d'invités aux récents congrès de Russie unie (un des quatre partis russes ayant proposé la candidature de M. Medvedev, ndlr) et nous pouvons faire ressortir une ressemblance naturelle entre les deux partis et les bons rapports entre leurs dirigeants, Silvio Berlusconi et Vladimir Poutine", a souligné le député italien.
Le marché russe a établi un nouveau record historique après l'annonce de la candidature de Dmitri Medvedev à la présidence, présentée par quatre partis et soutenue par Vladimir Poutine.
A 14h 30, heure de Moscou, l'indice RTS avait repris 1,14% par rapport à la clôture vendredi, à 2.311,81 points (2.282,27 points à l'ouverture lundi). L'indice de l'autre place russe, la Bourse MMVB, a augmenté de 1,19%, à 1.936,14 points (1.901,12 points à l'ouverture).