"Les négociations (avec les Etats-Unis sur l'ABM) se poursuivront encore pendant plusieurs mois. Nous progressons peu à peu, mais c'est un travail extrêmement minutieux", a notamment déclaré le vice-ministre polonais des Affaires étrangères et principal négociateur de la Pologne sur la question des futures bases ABM en Europe, Witold Waszczykowski, cité par le journal.
Le ministre polonais de la Défense nationale, Aleksander Szczyglo, ne s'attend pas, lui non plus, à ce que la décision sur le déploiement de missiles antimissiles soit adoptée avant les futures élections parlementaires.
"La hâte n'est pas de mise, car cela pourrait tout bonnement affaiblir les positions de la Pologne aux négociations. Et il ne s'agit pas de faire ressortir le succès de tel ou tel parti politique, mais de faire en sorte que notre pays y gagne quelque chose", a souligné le ministre.
Selon Dziennik, c'est justement le parti au pouvoir des frères Kaczynski PiS (Droit et Justice) qui a voulu que l'accord signé avec les Américains soit reconnu comme leur mérite. Le journal a notamment argué du fait que les autorités de la Pologne avaient même envisagé de signer un tel accord sans l'aval de la Diète polonaise.
D'après certaines informations non officielles, Washington a ralenti le déroulement des négociations avec Varsovie car les Américains ne voulaient pas signer d'accord avec un parti pouvant perdre le pouvoir, écrit le journal.
Les Etats-Unis ont proposé à la Pologne et à la République tchèque de déployer sur leurs territoires des missiles antimissiles et un radar ABM.
Moscou s'est plus d'une fois déclaré préoccupé par les projets des Etats-Unis de déployer des éléments de leur bouclier antimissile en Europe Centrale. La Russie ne cache pas son attitude négative face à ces intentions des Etats-Unis et estime que la mise en place d'une base antimissile américaine en Europe ne pourrait être considérée autrement que comme une reconfiguration substantielle de la présence militaire américaine sur le continent européen.
Le ministère russe des Affaires étrangères (MID) a souligné à maintes reprises que la présence d'une telle base à proximité des frontières de la Fédération de Russie constituerait un facteur dont Moscou tiendrait compte lors de la définition de ses démarches ultérieures dans le domaine politique et militaire.
