"Nos collègues américains affirment que le radar de Gabala ne pourra pas remplacer celui qu'ils envisagent d'installer en République tchèque, et je les comprends parfaitement: le radar de Gabala n'est pas en mesure de surveiller le territoire russe depuis nos frontières occidentales jusqu'à l'Oural", a déclaré M. Lavrov vendredi au cours de l'émission télévisée "Le cinquième studio" diffusée sur la chaîne Rossia.
La Russie propose aux Etats-Unis d'utiliser en commun le radar de Gabala, en Azerbaïdjan, en qualité d'alternative au projet de Washington prévoyant le déploiement des éléments du système ABM en Pologne et en République tchèque.
A la question de savoir si la visite du radar de Gabala par les Américains ne traduisait pas leur intention de mener la Russie par le bout du nez, M. Lavrov a répondu: "Certains experts sont enclins à croire que tout cela n'a aucun sens, car l'Amérique a déjà pris sa décision définitivement et sans appel".
Il existe une opinion selon laquelle l'actuelle administration américaine "veut jeter des fondements de la défense antimissile, y compris le déploiement de ses éléments stratégiques en Europe, qu'aucune administration ultérieure ne pourrait annuler", a indiqué le ministre par intérim des Affaires étrangères.
"Si telle est la position de nos partenaires américains, c'est très dommage, car ils n'ont visiblement pas compris l'importance de la proposition faite par M. Poutine", a constaté le chef de la diplomatie russe.
Il a ajouté que lors du sommet du G8 tenu l'été dernier en Allemagne, le président russe avait tenté d'expliquer à ses partenaires la choses suivante: accepter le nouveau schéma reviendrait à améliorer radicalement les relations russo-américaines, à engager une coopération efficace dans une question clé de la stabilité stratégique.
Dans le même temps, M. Lavrov a répété que la Russie considérait le projet de déploiement d'un bouclier antimissile en Europe comme une menace à sa sécurité.
"Nous voyons cette menace et nous préparons à y répondre. Il n'y a aucun doute que cela incitera les chercheurs et le complexe militaro-industriel d'outre-Atlantique à concevoir des armes encore plus sophistiqués. Mais nous ne resterons pas non plus les bras croisés", a conclu M. Lavrov.