L'utilisation conjointe du radar de Gabala par les Etats-Unis et la Russie serait un bon projet (experte américaine)

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L'utilisation conjointe par la Russie et les Etats-Unis du radar de Gabala en Azerbaïdjan serait un bon projet, a déclaré vendredi Mme Lauren Goodrich, du Centre de prévisions stratégiques Stratfor, rapporte le correspondant de RIA Novosti sur place.
WASHINGTON, 6 juillet - RIA Novosti. L'utilisation conjointe par la Russie et les Etats-Unis du radar de Gabala en Azerbaïdjan serait un bon projet, a déclaré vendredi Mme Lauren Goodrich, du Centre de prévisions stratégiques Stratfor, rapporte le correspondant de RIA Novosti sur place.

"Le radar de Gabala est une bonne variante pour les Etats-Unis. C'est une bonne base en dehors de la Turquie. Le travail sur cette base en commun avec des collègues russes serait un excellent projet conjoint. Sur le plan stratégique, c'est le meilleur endroit, y compris par rapport au Proche-Orient", a notamment estimé dans une interview à RIA Novosti Mme Goodrich.

Et d'ajouter qu'il se peut que, la semaine prochaine, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, se rende même en visite de travail en Azerbaïdjan pour prendre connaissance sur le terrain des plans d'utilisation conjointe du radar de Gabala.

"Dès la semaine prochaine, la semaine "Azerbaïdjan-Alliance de l'Atlantique Nord" commence. En règle générale, le ministre de la Défense des Etats-Unis ne visite pas ce genre de manifestations, mais je tiens de certaines sources bien informées que pour cette fois il se proposait tout de même d'aller en Azerbaïdjan", a indiqué Lauren Goodrich.

Quoi qu'il en soit, le fait de ce futur voyage n'est toujours pas confirmé au niveau officiel. Comme l'a dit à RIA Novosti le porte-parole du Pentagone, ce dernier n'a pas l'habitude d'annoncer les déplacements du ministre. "Les mesures de sécurité ne nous permettent tout simplement pas d'annoncer les visites de M. Gates", a fait remarquer l'interlocuteur de RIA Novosti.

Or, d'après Mme Goodrich, la direction militaire des Etats-Unis tient à ce que cette future visite ne se fasse pas trop remarquer.

De toute évidence, supposent les experts à Washington, cette visite de Robert Gates en Azerbaïdjan est nécessaire aux Américains pour se persuader de la stabilité des relations entre la Russie et l'Azerbaïdjan, ainsi que pour obtenir certaines garanties d'une coopération à long terme concernant le radar de Gabala.

"La Russie a proposé aux Etats-Unis de coopérer à Gabala, et il est tout à fait naturel que les Etats-Unis tiennent à vérifier toutes les possibilités d'une telle coopération", a noté Mme Goodrich.

Dans le même temps, a-t-elle poursuivi, il n'est pas à exclure que l'Azerbaïdjan reprenne le radar de Gabala à la Russie et ce, même en dépit du contrat en vigueur".

Et bien qu'une telle évolution de la situation soit une "catastrophe stratégique" pour Moscou, la direction russe "ne serait sans doute pas trop étonnée par un tel scénario", a estimé Lauren Goodrich. "Et d'autant moins qu'en 2005, quand l'Azerbaïdjan est devenu plus "pro-occidental", la Russie s'est mise à construire un nouveau radar à Armavir. Si Moscou s'attend à une telle évolution des événements, son comportement peut être qualifié de très intelligent", a-t-elle relevé.

Quoi qu'il en soit, a supposé Mme Goodrich, tout porte à croire qu'à l'heure actuelle la Russie "ne serait pas prête politiquement à la perte de l'Azerbaïdjan, en tant qu'allié au Caucase".

Or, Lauren Goodrich ne considère pas comme "idéale" la coopération russo-américaine à Gabala. "C'est un bon projet conjoint, mais il serait sans doute beaucoup mieux de déployer en Azerbaïdjan notre propre base (américaine) avec son personnel et son équipement. On en parle d'ailleurs depuis longtemps, mais rien de concret ne se fait toujours dans ce sens", a-t-elle constaté.

Washington se propose d'installer son radar ABM sur le territoire de la République tchèque et des missiles antimissiles en Pologne, en argumentant un tel déploiement par une menace émanant de l'Iran. Mais Moscou n'estime pas que les arguments des Etats-Unis soient convaincants et évalue le déploiement du bouclier antimissile américain à proximité de la frontière russe comme une menace pour la sécurité nationale de la Fédération de Russie.

Lors du dernier sommet du G8, le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a proposé au président des Etats-Unis, George W. Bush, à titre d'alternative, d'utiliser en commun, dans le but de la défense antimissile, le radar de Gabala que la Russie loue à l'Azerbaïdjan, ce qui permettrait aux Etats-Unis de renoncer au déploiement d'éléments de leur bouclier antimissile en Europe de l'Est.

De son côté, George W. Bush a indiqué que la Fédération de Russie et les Etats-Unis avaient convenu d'engager un dialogue stratégique sur le problème de la défense antimissile avec la participation des militaires et des diplomates des deux pays.

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