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© Photo NPO S. A. LavotchkineTéléscope Radioastron (Spektr-R)
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Les interféromètres spatiaux RadioAstron et Millimetron sont les projets radioastronomiques russes les plus ambitieux. Tous les grands radiotélescopes terrestres utiliseront les données envoyées par ces instruments.

Missions spatiales RadioAstron et Millimetron

Les interféromètres spatiaux RadioAstron et Millimetron sont les projets radioastronomiques russes les plus ambitieux. Tous les grands radiotélescopes terrestres utiliseront les données envoyées par ces instruments. Les deux projets font partie du Programme fédéral spatial russe, leur réalisation implique une coopération étroite entre les observatoires et instituts russes et étrangers, a annoncé l'académicien Nikolaï Kardachev au cours d'une réunion du bureau de l'Académie des sciences de Russie.

L'observatoire spatial centi- et décimétrique RadioAstron, qui sera lancé en 2008, et plusieurs radiotélescopes au sol formeront un interféromètre offrant une base supérieure au diamètre de la Terre. Les données fournies par RadioAstron seront 30 fois meilleures que celles qu'on pourrait obtenir depuis la Terre. Le radio-observatoire doté d'une antenne parabolique de 10 m de diamètre sera placé sur une orbite elliptique dont l'apogée est à 350.000 km, soit une orbite proche de celle de la Lune. Le nouvel instrument observera le ciel avec un niveau de détail de l'ordre de la microseconde d'arc (une résolution 20 millions de fois meilleure à celle de l'oeil humain). Cela permettra d'étudier le vent solaire, les noyaux des galaxies et les milieux interstellaires autour des trous noirs. Ces objets célestes se trouvent très loin de la Terre, il est impossible d'examiner leur structure au moyen des instruments terrestres. Une maquette fonctionnelle du radiotélescope construit par le Groupe de recherche et de production Lavotchkine a déjà subi une batterie de tests.

L'observatoire milli- et submillimétrique Millimetron muni d'un miroir de 12 m de diamètre sera aussi sensible qu'un télescope terrestre doté d'une antenne de 2 km de diamètre. Il permettra d'étudier les parties cachées des galaxies et les processus de formation des étoiles.

Dianark, méthode de dépistage de drogue dans l'organisme

Dianark, la nouvelle méthode de dépistage de prise de drogue créée par le docteur en biologie russe Marina Myagkova, a reçu une médaille au Salon international des inventions de Genève.

Les méthodes actuelles de dépistage des stupéfiants sont efficaces seulement quelques heures après la prise de drogue. "Le problème est que les stupéfiants ne sont plus détectables 48 heures après leur prise", explique Marina Myagkova. "Ils sont complètement éliminés par les liquides biologiques. Qui plus est, si on prend des diurétiques la veille d'un test de dépistage, les résultats seront négatifs. Il existe également d'autres moyens de ne pas se faire prendre", selon elle.

La nouvelle méthode Dianark permet de déceler la présence de drogue même si la personne en a consommé six mois avant le test. On peut prendre des diurétiques tous les jours, cela n'aura aucun effet sur les résultats. Dianark établira la présence de stupéfiants dans le sang.

"Nous avons longtemps étudié la réaction des différents systèmes de l'organisme humain à la prise de drogue. Nous avons créé des modèles de ces réactions, qui se présentent comme des traces de drogue dans le sang. Ensuite nous avons élaboré un réactif spécial pour déceler ces traces", a indiqué la chercheuse.

Le réactif est une substance chimique à formule assez simple gardée secrète par l'inventeur.

La méthode du professeur Myagkova a été testée dans plusieurs hôpitaux russes et étrangers. Elle présente une fiabilité de plus de 95 pour cent. A l'heure actuelle, le Service fédéral de Sécurité de Russie (FSB) est la seule institution à utiliser régulièrement la méthode Dianark.

Traces du cataclysme qui a tué les dinosaures

Les chercheurs russes ont étudié l'astroblème sous-marin Sakhalinka (un cratère de forme circulaire creusé par la chute d'un astéroïde) découvert par une expédition de l'Institut russe de géologie et géophysique marine de la Section sibérienne de l'Académie des sciences de Russie dans la partie nord-ouest de l'océan Pacifique dans les années 1990.

Les astroblèmes sous-marins sont peu connus en raison de leur petit nombre. Sakhalinka, qui se trouve à une très grande profondeur, a suscité un vif intérêt auprès des scientifiques. D'autres cratères d'impact sous-marins - Chicxulub (Yucatan, Mexique), Mjolnir (mer de Barents, Norvège) et Lockne (Suède) se sont formés à 200-400 m de profondeur alors que Sakhalinka est situé à une profondeur de quelque 6.000 m.

Un profilage sismique a établi qu'il s'agit d'une dépression de 12 km de diamètre et de 700 m de profondeur. Le centre du cratère se trouve à 30,15 degrés de latitude Nord et à 170,3 degrés de longitude Est. Selon les chercheurs, l'astroblème aurait été formé par la chute d'une météorite de 1.000 m de diamètre. De pareilles météorites tombent sur la Terre une fois tous les 100.000 ans. La chute d'une telle météorite dans l'océan provoque un raz de marée de plus de 10 m à une distance de 1.000 km du lieu d'impact. Toutefois, une météorite n'est pas capable de former un cratère important si la profondeur de l'océan dépasse 4 km. Cela démontre que l'océan était moins profond à l'époque du cataclysme.

La reconstitution des conditions paléo-océanographiques permet d'affirmer que le niveau de la mer a été 2 km plus bas au crétacé. L'analyse des roches sédimentaires montre que le cratère d'impact Sakhalinka s'est formé à la limite Crétacé/Paléogène (- 65 millions d'années).

C'est effectivement cette période qui figure dans la fameuse hypothèse de disparition des dinosaures à la suite de la chute d'une grosse météorite. La météorite a explosé en plusieurs morceaux en entrant dans l'atmosphère terrestre. Ses débris sont à l'origine d'une "ceinture de cratères" dont fait partie Sakhalinka.

Un tertre cimmérien sous un champ de golf

La tombe d'un guerrier cimmérien datant des VIIIe-VIe siècles avant notre ère a été découverte non loin de Starotcherkassk, dans la région de Rostov-sur-le-Don. Les archéologues ont trouvé les traces d'un carquois et de flèches, ainsi que des pointes de flèches en bronze qui avaient été déposés dans la tombe.

La découverte permet de se faire une idée du mode de vie et des coutumes des tribus qui peuplaient la région il y a des siècles, a déclaré le jeune archéologue Alexandre Possegoun.

Les spécialistes du département d'archéologie régional ont lancé des "travaux de sauvetage" sur le site qui sera bientôt occupé par un club de golf. Le tertre garde des secrets de plusieurs époques historiques: les archéologues ont déjà découvert 30 tombes datant des Ages du bronze moyen et récent, du Moyen Age et du XVIIIe siècle.

La tombe du guerrier cimmérien a été creusée au-dessus d'une autre sépulture qui date du IIIe millénaire avant notre ère, selon M.Possegoun. Les chercheurs ont réussi à établir l'âge de l'inhumation grâce à une cruche rituelle de l'Age du bronze. Les outils de travail et les ustensiles de cuisine sont le plus souvent la source la plus fiable d'information sur l'âge du site archéologique.

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