"Nous avons des divergences de vues et des griefs réciproques, et des éléments de rivalité et de concurrence sont évidents dans les relations entre nos deux pays. Quoi qu'il en soit, nous ne sommes plus des ennemis. Nous ne voulons pas de nouvelle "guerre froide" ni de réédition de l'usante course aux armements", a notamment déclaré le diplomate.
Et d'ajouter que bien qu'il n'y ait pas encore entre la Russie et les Etats-Unis de partenariat stratégique qui entende une complète identité des intérêts sur toutes les questions, les deux pays pouvaient être partenaires sur des problèmes stratégiques clés.
"Pas une seule de ces questions n'est plus importante pour le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui que le défi nucléaire", a indiqué M. Burns.
Selon l'ambassadeur américain à Moscou, le "défi nucléaire" peut avoir de très graves conséquences non seulement pour la sécurité, mais aussi pour l'économie, ainsi que pour l'environnement.
Les besoins croissants de l'économie mondiale en sources d'énergie mènent à l'épuisement progressif des réserves limitées de combustible organique. "La demande mondiale du seul pétrole peut, par exemple, augmenter, d'ici 2030, de 50%", a noté M. Burns. En outre, la consommation sans cesse croissante de pétrole, de gaz et de charbon exerce un impact négatif sur l'environnement.
Alors que l'énergie nucléaire devient de plus en plus attractive pour des raisons économiques et écologiques, elle devient tout aussi intéressante sur le plan militaire, tant pour les Etats que pour des structures non-étatiques, a avancé le diplomate.
"La volonté de la Corée du Nord et de l'Iran d'entrer en possession de l'arme nucléaire est plus que préoccupante. Or, il y a d'autres pays dans le monde qui voudraient sans doute imiter leur exemple", a relevé M. Burns.
A cette occasion, l'ambassadeur américain a signalé la menace du terrorisme nucléaire. "Nul doute que si les terroristes qui ont tué tant de gens à New York ou à Beslan avaient réussi à se procurer l'arme nucléaire, ils l'auraient utilisée et les conséquences en auraient été catastrophiques", a fait remarquer M. Burns.