"A l'heure actuelle, la Russie et l'Arabie Saoudite coopèrent, entre autres, dans la lutte contre le terrorisme international", a indiqué l'expert, intervenant lors de cette conférence en ligne, consacrée aux perspectives des relations russo-arabes.
Ce disant, Alexandre Ignatenko a tenu à rappeler que bon nombre d'extrémistes et de terroristes au Caucase du Nord étaient des ressortissants de l'Arabie Saoudite.
"Qui plus est, il ne s'agit pas là de simples "mercenaires", mais de vrais chefs de guerre, des spécialistes de la terreur et de la subversion sur le territoire de la Russie, qu'il s'agisse du fameux Khattab, d'Abu al-Walid al-Gamidi qui l'a remplacé pour être à présent le "commandant des moudjahidines du Caucase" ou d'un certain Muhand qui s'est substitué à Abu Hafs Al Urduni, éliminé tout récemment", a noté l'expert.
Quoi qu'il en soit, est persuadé le président de l'Institut de religion et de politique, tous ces faits ne compliqueront certes pas le dialogue entre les dirigeants saoudiens et le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, pendant sa future visite en Arabie Saoudite, au Qatar et en Jordanie du 11 au 13 février prochain.
"Depuis 2003, l'Arabie Saoudite a été l'objet de toute une série, soit d'une dizaine de très graves attentats terroristes, dont certains étaient l'oeuvre des "Tchétchènes" - commandos terroristes ayant suivi l'école du "djihad" en Tchétchénie. Et voilà que les autorités de l'Arabie Saoudite ont décidé de lutter contre le terrorisme, ce qui est extrêmement important car auparavant elles qualifiaient de "djihad pour la défense de l'islam et des musulmans" les agissements de Khattab et de son acolyte Chamil Bassaïev", a fait remarquer l'expert.
Selon Alexandre Ignatenko, le terrorisme international "plonge ses racines dans l'époque de la "guerre froide", quand les Etats-Unis et l'Occident se servaient de l'islam pour la lutte contre l'Union Soviétique et la propagation de l'influence communiste à travers le monde, et en premier lieu au Proche-Orient".
"Et pour ce qui est de la nébuleuse Al-Qaïda, elle s'est formée sur le territoire de l'Afghanistan dans le cadre de la résistance contre le contingent militaire soviétique limité, introduit sur le territoire afghan à la demande du gouvernement légitime de l'Afghanistan", a relevé l'expert.
Alexandre Ignatenko a rejeté l'accusation "de soutien des terroristes" adressée à la Russie par un Israélien. "La Russie déploie des efforts visant le règlement d'ensemble de la crise au Proche-Orient, tant dans le cadre de mécanismes internationaux, dont le Quartette de médiateurs internationaux pour le règlement au Proche-Orient qui regroupe les Etats-Unis, la Fédération de Russie, l'Union européenne et l'Organisation des Nations Unies, qu'au niveau des relations bilatérales. "Y compris des contacts avec des mouvements tels que le Hamas, contacts apparemment approuvés d'avance par un autre participant au Quartette pour le Proche-Orient, et plus précisément par les Etats-Unis qui qualifient explicitement le Hamas d'organisation terroriste et ne peuvent par conséquent le contacter de craintes de poursuites judiciaires prévues par la loi américaine en vigueur", a relevé l'expert.
"Néanmoins, l'un des objectifs de ce genre de contacts consiste à faire pression sur le Hamas pour l'amener à renoncer à la terreur", a souligné en conclusion le président de l'Institut de religion et de politique.
