"Je n'exagérerais pas l'importance du référendum [tenu en Crimée samedi dernier], car il ne revêt pas de caractère obligatoire et ne traduit que l'opinion d'une seule région ukrainienne... qui est la plus pro-russe [en Ukraine]", a estimé l'expert.
En outre, les tendances dans la société vis-à-vis de l'adhésion à l'OTAN peuvent être facilement manipulées, selon lui.
Dans certains pays, notamment dans les pays baltes et en Slovaquie, la population s'opposait d'abord également à l'adhésion à l'Alliance, mais les efforts déployés par les spécialistes des manoeuvres publicitaires ont permis d'obtenir les résultats escomptés après un deuxième ou un troisième référendum, a raconté M. Nikonov.
Cependant, il a souligné que l'attitude extrêmement négative des habitants de la Crimée [territoire russe qui a été rattaché à la république socialiste d'Ukraine par Nikita Khrouchtchev en 1954 et dont la population est majoritairement russophone] face au rapprochement entre l'Ukraine et l'Alliance de l'Atlantique Nord freinait considérablement ce processus.
La vive opposition des Criméens a empêché, l'été dernier, les Etats-Unis et l'Ukraine d'organiser des exercices conjoints sur la péninsule. Par conséquent, ni Washington ni Bruxelles n'ont adopté de décision sur l'invitation de Kiev à l'OTAN, ce qui avait été prévu encore au début de l'année, a renchéri le politologue.
Les habitants de la Crimée (république autonome en Ukraine) se sont opposés à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, lors d'un référendum populaire tenu samedi dernier.
885.000 personnes, soit 98% des Criméens ayant participé au scrutin, ont répondu négativement à la question "Etes-vous d'accord avec la politique du président V. Iouchtchenko d'intégration de l'Ukraine à l'OTAN?", a indiqué à RIA Novosti le Conseil non-gouvernemental pour la protection des droits constitutionnels des citoyens.
Seulement quelque 10.000 personnes, soit un peu plus de 1% des votants, se sont prononcés pour la politique de Iouchtchenko. 895.000 Criméens, soit environ 59% des habitants de Crimée ayant le droit de vote, ont participé au référendum.
