Jusqu'à jeudi soir le ministère russe des Affaires étrangères n'avait pas commenté les propos de Mahmoud Ahmadinejad concernant l'URSS, tout comme il n'avait pas fermement condamné la tenue de la conférence. Or, le discours du président iranien a été salué avec enthousiasme par les délégués à la conférence.
"Grâce au souhait des gens et de par la volonté de Dieu le régime sioniste est en voie de disparition, ce que Dieu a promis et est souhaité par tous les peuples du monde. Tout comme l'Union soviétique a disparu, le régime sioniste disparaîtra lui aussi bientôt", a déclaré Mahmoud Ahmadinejad, soulevant un tonnerre d'applaudissements. Rappelons qu'après la révolution islamique en Iran l'URSS avait officiellement été proclamée Etat inamical. Feu l'ayatollah Khomeyni avait même refusé de serrer la main d'Edouard Chevarnadze qui, alors qu'il était ministre des Affaires étrangères de l'URSS, avait rendu visite au leader iranien dans sa demeure.
Les tentatives faites par Téhéran pour réviser l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ont été réprouvées par le président en exercice de l'OSCE et ministre belge des Affaires étrangères, Karl de Gucht, par la chancelière allemande, Angela Merkel et plusieurs autres personnalités officielles. La Finlande, présidente en exercice de l'Union européenne, ainsi que le Vatican et l'ONU ont condamné l'entreprise. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Saltanov, a qualifié d'"inutile" la conférence de Téhéran sur l'Holocauste.
En dépit de la critique internationale, les participants à la conférence - quelque 70 chercheurs de trente pays du monde - ont décidé de ne pas en rester là. A l'issue des débats ils ont constitué un comité d'études comprenant des experts d'Iran, de Syrie, de Bahreïn, des Etats-Unis, du Canada, de France, d'Autriche et de Suisse. Pourraient également en faire partie des participants à la conférence comme le leader de l'organisation raciste américaine Ku Klux Klan, David Duke, et le chercheur français négationniste Robert Faurisson.
Un scientifique russe aussi a pris part à la conférence, il s'agit de Viktor Nadeïn-Raïevski, de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales relevant de l'Académie des sciences de Russie. Il a qualifié la conférence de "parade de révisionnistes". "Ils peuvent à discrétion prétendre que les chiffres concernant le nombres de Juifs tués pendant l'Holocauste sont exagérés, ils peuvent même nier l'existence de l'Holocauste, cela ne modifiera en rien l'histoire", a ajouté le chercheur.