"Nous voudrions conseiller à la partie américaine de ne pas se livrer à une chasse aux fantômes mais de commencer à être digne de son statut privilégié de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU qui assume une responsabilité particulière pour le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde", a déclaré mercredi le porte-parole du MAE biélorusse, Andreï Popov.
C'est en ces termes qu'il a commenté l'initiative des Etats-Unis de soumettre le problème d'Alexandre Kozouline, l'un des leaders de l'opposition biélorusse, à l'examen du Conseil de sécurité de l'ONU.
"Cette situation est un exemple typique de coup manqué", a indiqué le diplomate.
Selon lui, M. Kozouline avait arrêté sa grève de la faim avant que les Etats-Unis ne proposent de soulever cette question au Conseil de sécurité.
"A notre avis, tout ce tapage soulevé par les Américains n'est rien d'autre qu'une manoeuvre de propagande destinée aux médias", a ajouté le porte -parole du MAE biélorusse.
Le diplomate a attiré l'attention sur le fait que les Etats-Unis ont soulevé le problème d'Alexandre Kozouline au Conseil de sécurité en violation de toutes les procédures, ce sur quoi les autres délégations ont attiré l'attention des Américains.
"Nous croyons que l'agenda du Conseil de sécurité de l'ONU comporte bon nombre de problèmes bien réels qui exigent une attention sérieuse de sa part", a indiqué le porte-parole.
De nombreux Etats ont sérieusement critiqué le Conseil pour son incapacité de régler des crises internationales, selon lui.
Alexandre Kozouline, ex-candidat à la présidence biélorusse et en détention depuis le 25 mars 2006 a arrêté sa grève de la faim mardi. Interpellé lors d'une manifestation de l'opposition qui protestait contre les résultats des présidentielles du 19 mars, très largement remportées par le président sortant Alexandre Loukachenko, il a été condamné à 5,5 ans de prison pour "vandalisme" et "organisation d'action de masse accompagnée de troubles de l'ordre public".
En prison, M. Kozouline a entamé une grève de la faim pour attirer l'attention de l'opinion mondiale sur la violation des droits de l'homme en Biélorussie. En 53 jours, le détenu a perdu 26 kg.