"Deux à trois millions de Juifs ont été exterminés sur les territoires soviétiques occupés. Vu le nombre gigantesque de victimes en Union soviétique dans la lutte contre le nazisme allemand, la Russie doit considérer cette conférence comme dirigée contre la mémoire des morts soviétiques", a déclaré le porte-parole de la Fédération des communautés juives de Russie, Boroukh Gorine.
"On pourrait le comparer avec l'exaltation du souvenir des nazis dans les pays baltes", a-t-il indiqué.
M. Gorine a par ailleurs estimé que la conférence de Téhéran visait à unir les revendications antiaméricaines et antisémites tout en alimentant la xénophobie dans le monde. "Le président Ahmadinejad a depuis longtemps sombré dans l'antisémitisme populiste", a-t-il souligné.
La participation d'un groupe de juifs orthodoxes à la conférence controversée est de leur part "un grossier outrage aux traditions". "C'est comme si des rabbins s'étaient assis autour d'une même table avec Hitler. Autant que je sache, l'histoire juive ne connaît pas d'exemples de ce genre", a souligné M. Gorine.
Le ministère iranien des Affaires étrangères vient d'organiser à Téhéran une conférence sur l'Holocauste. Sa tenue a été décidée après que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad eut publiquement mis en doute la réalité et l'ampleur de l'extermination des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
En 2005, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution condamnant le génocide des juifs et appelant à perpétuer la mémoire de l'Holocauste.