Iastrjembski dédramatise un éventuel report des négociations UE-Russie

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Sergueï Iastrjembski, conseiller du Kremlin, n'exclut pas que la Commission européenne (CE) ne soit pas mandatée d'ici le Sommet Russie-UE à Helsinki (le 24 novembre) pour négocier avec Moscou un nouvel accord-cadre, mais estime qu'il ne faut pas dramatiser.
MOSCOU, 22 novembre - RIA Novosti. Sergueï Iastrjembski, conseiller du Kremlin, n'exclut pas que la Commission européenne (CE) ne soit pas mandatée d'ici le Sommet Russie-UE à Helsinki (le 24 novembre) pour négocier avec Moscou un nouvel accord-cadre, mais estime qu'il ne faut pas dramatiser.

"Nous espérions que la Commission européenne serait mandatée lors du Sommet. Côté russe, Moscou a délivré le mandat pour les négociations, de sorte que la délégation est d'ores et déjà formée. Nous supposions que l'UE ferait de même, mais des complications ont surgi à cause de l'attitude adoptée par un Etat membre de l'Union européenne", a notamment déclaré mercredi devant les journalistes à Moscou le représentant spécial du président russe pour les relations avec l'Union Européenne, Sergueï Iastrjembski.

Il s'agit en l'occurrence de l'attitude adoptée par la Pologne qui exige de Moscou la levée de son embargo sur les fournitures de viande et de légumes polonais et la ratification de la Charte de l'Energie.

"Nous avons évidemment intérêt à ce qu'un tel dialogue (sur un nouvel accord-cadre) démarre, mais si la Commission européenne n'est pas mandatée, il n'y a là rien de dramatique en soi", a fait remarquer le représentant spécial du président de la Fédération de Russie pour les relations avec l'UE.

Quoi qu'il en soit, a noté Sergueï Iastrjembski, Moscou n'entend pas exercer de pressions sur la Pologne pour régler ce problème.

"Or, le problème (des fournitures de produits alimentaires polonais) est inventé de toutes pièces. Ce problème est purement technique et relève plutôt du mauvais travail des services polonais de contrôle vétérinaire et phytosanitaire", a-t-il expliqué.

Et d'ajouter que les services polonais concernés sont sans doute "tout à fait à même" de venir à bout de ce problème sans faire appel à l'Union européenne. "En ce qui nous concerne, nous n'entendons déployer pour cela aucun effort supplémentaire", a indiqué Sergueï Iastrjembski.

Par ailleurs, le conseiller du Kremlin n'a pas non plus exclu que l'actuel Accord de partenariat et de coopération (APC) entre la Fédération de Russie et l'Union européenne puisse être prorogé.

"Nos relations avec l'Union européenne reposent sur la base juridique qu'est l'accord de partenariat et de coopération qui sera encore en vigueur toute l'année prochaine. Ce document comporte, en outre, des clauses qui nous permettent de le proroger pour le délai que nous jugerons nécessaire avec l'Union européenne", a précisé Sergueï Iastrjembski.

"Par conséquent, il n'y aura aucun vide juridique dans nos relations avec l'Union européenne", est-il convaincu.

Somme toute, l'accord pourra être prorogé tant que les parties ne seront pas satisfaites du texte du nouveau document. "Aussi, nous trouvons-nous dans une situation confortable, car l'épée de Damoclès du facteur temps n'est pas suspendue au-dessus de nos têtes. Nous pouvons travailler aussi longtemps qu'il faudra pour avoir finalement un nouveau texte d'accord qui nous convienne", a estimé Sergueï Iastrjembski.

Toujours est-il, a-t-il repris, qu'au futur Sommet Russie-UE à Helsinki, les parties vont procéder à un échange de vues sur un nouvel accord.

L'Accord de partenariat et de coopération (APC) entre la Fédération de Russie et l'Union européenne avait été signé dans l'île de Corfou le 24 juin 1994. Le document était entré en vigueur dès le 1-er décembre 1997. L'APC est prévu pour un délai de dix ans et peut être prorogé par la suite si les deux parties le jugent utile et nécessaire.

On s'attendait à ce qu'au Sommet d'Helsinki le 24 novembre prochain, le coup d'envoi soit donné aux négociations sur la conclusion d'un nouvel accord-cadre qui se substitue à l'accord de partenariat et de coopération qui est en vigueur depuis toute une décennie et expire en novembre 2007.

Selon le conseiller du Kremlin, le futur accord devra refléter ces changements qui se sont produits tant dans la vie de l'Union européenne que dans celle de la Russie. "Ces changements sont notables, l'Union européenne a connu depuis un substantiel élargissement, et la Russie est, je l'espère bien, sur le point de devenir membre de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Tout cela doit modifier les dispositions de l'accord, en premier lieu dans le domaine de la coopération économique, financière et d'investissement", a expliqué Sergueï Iastrjembski.

"Le nouvel accord doit se distinguer de l'actuel APC qui est devenu moralement obsolète", a-t-il relevé.

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