SUR LES RESULTATS DE LA RENCONTRE TRIPARTITE A COMPIEGNE

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Les résultats de la rencontre tripartite des leaders de France, de Russie et d’Allemagne samedi dernier à Compiègne sont commentés par Valentin Dvinine. Notre observateur écrit : La mention de Compiègne s’associe avant tout à des événements du passé.
Les résultats de la rencontre tripartite des leaders de France, de Russie et d’Allemagne samedi dernier à Compiègne sont commentés par Valentin Dvinine. Notre observateur écrit :
La mention de Compiègne s’associe avant tout à des événements du passé. Dans cette ville française, située à 80 km au nord de Paris, les Anglais firent prisonnière Jeanne d’Arc. Et en des temps plus récents aux alentours de Compiègne furent signés des documents, fixant la défaite de l’Allemagne de Keiser dans la Première guerre mondiale et la défaite de la France contre l’Allemagne nazie en 1940.
La rencontre des présidents de France et de Russie Jacques Chirac et Vladimir Poutine, ainsi que de la chancelière de la RFA Angela Merkel permettra d’inscrire une nouvelle page dans l’histoire de la ville sur des événements, peut-être, de moindre ampleur, mais en revanche destinés à prévenir des conflits armés et à développer des rapports de bon voisinage entre des pays et des peuples.
On doit remarquer, poursuit notre observateur, que le format même de ces rencontres tripartites s’est formé lors de la défense des moyens pacifiques de règlement des litiges internationaux d’actualité. Alors, Paris, Moscou et Berlin ont uni leurs efforts afin d’éviter un recours à la force contre Bagdad. Et lorsqu’en violant les normes du droit international, Washington a, quand même, déclenché la guerre, les leaders des 3 pays, réunis en avril 2003 à Saint-Pétersbourg se sont prononcés pour un règlement de la crise irakienne par des efforts conjugués de la communauté mondiale avec un rôle décisif de l’ONU.
Il est vrai que la presse d’outre océan y a tout de suite entrevu le risque d’une confrontation entre les pays. Répondant à ces assertions, le président de Russie Vladimir Poutine qui accueillait ses interlocuteurs à Saint-Pétersbourg a déclaré : « Notre but est de rechercher des solutions du problème irakien acceptables pour tous, et non de diviser la communauté internationale ».
L’objectif de la rencontre tripartite à Compiègne, poursuit Valentin Dvinine, était également de trouver des solutions acceptables pour tous le monde à des problèmes internationaux les plus brûlants : dossier nucléaire d’Iran, règlement au Liban, situation en Afghanistan. Certains se sont mis à parler à propos de la conférence à Compiègne que « l’axe des 3 » visait plusieurs pays, notamment, les Etats-Unis. Cette fois c’est par la bouche du président français que de telles affirmations ont été démenties. A une conférence de presse à l’issue des pourparlers il a dit carrément que la rencontre de « la troïka » et le « rapprochement des Européens avec la Russie » ne visaient aucun pays tiers.
Jugez-en vous-mêmes. Contre qui est dirigée la prise de position des interlocuteurs à Compiègne sur le problème iranien, si l’Angela Merkel déclare à la conférence de presse que « seule l’unité de la communauté internationale est capable d’exercer une influence indispensable sur l’Iran, afin de parvenir à un règlement politique du problème nucléaire de Téhéran ».
Ou bien la question touchant le règlement du conflit à propos du Liban, où l’on vient à peine de réussir à arrêter les hostilités. Est-ce que les propos de Jacques Chirac au sujet de ce que la situation dans ce pays doit être réglée par des Libanais eux-mêmes, visent-ils quelqu’un ?
La question de caractère économique, en particulier, les perspectives du développement de la coopération entre la Russie et l’UE, ont tenu une grande place dans les pourparlers entre les dirigeants de France, de Russie et d’Allemagne. Ici, la tâche prioritaire reste de former 4 espaces communs. A part l’économie, se sont : la politique extérieure, la justice, ainsi que la problématique touchant à la culture et à l’éducation nationale. La mise en oeuvre de cette tâche paraît d’autant plus d’actualité que l’année prochaine des pourparlers sont prévus pour conclure un nouvel accord de partenariat et de coopération entre la Russie et l’UE.
Les participants à la rencontre à Compiègne ont constaté des progrès sensibles dans les échanges économiques entre l’UE et la Russie. Cela ne signifie pas cependant qu’il n’existe pas de problèmes dans ce domaine. En dépit des ententes précédemment conclues, l’Union Européenne n’a pas procédé, par exemple, jusqu’à présent à une libéralisation du marché des matières fissiles. A cause de cela le manque à gagner de la partie russe s’élève à 300 millions de dollars par an. Des changements s’imposent également dans la charte énergétique de l’UE, qui place actuellement la Russie dans des conditions désavantageuses lors de la conclusion des contrats durables sur le transit des ressources énergétiques qu’elle fournit.
Les questions relatives à l’approvisionnement en énergie, écrit en conclusion notre observateur, focalisent ces derniers temps une grande attention. Avant la rencontre à Compiègne les médias européens ont mis en doute l’aptitude de la Russie d’honorer pleinement ses engagements en matière de livraison des hydrocarbures, avant tout du gaz naturel, aux pays de l’UE. A la conférence de presse finale les questions à ce sujet ne manquaient non plus. Le président russe a assuré que son pays honorerait tous ses engagements, en ajoutant qu’on planifiait d’en fournir même des volumes supplémentaires sur le marché européen du gisement de gaz de Stockmann, dont les réserves suffiront pour 50 voire 70 ans.
Les interlocuteurs à Compiègne se sont dits satisfaits par les résultats de leur rencontre. Le format tripartite des pourparlers, a remarqué M. Poutine, a fait ses preuves positives. En plus d’aider à se comprendre mieux, il permet de réagir rapidement à des menaces et défis internationaux.
On ne peut, donc, que souhaiter un fonctionnement heureux à l’axe de partenariat stratégique, groupant la France, la Russie et l’Allemagne.
C’était un commentaire de notre observateur Valentin Dvinine…
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