Réuni le 18 août à Genève pour sa 69e session, le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale "a critiqué la politique de Tallinn dans le domaine de la lutte contre les différentes formes de discrimination, notamment en matière de respect des droits des minorités ethniques en Estonie", a déclaré dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
Les critiques se fondaient sur les rapports périodiques de l'Estonie sur l'exécution de ses engagements dans le cadre de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale.
Le CERD onusien a notamment constaté, poursuit le ministère russe, que "La définition officielle du terme de "minorité ethnique" consacrée par la législation estonienne n'inclut pas les personnes appartenant à la catégorie dite des non-ressortissants".
"Cette situation, selon le Comité, risque de conduire à l'exclusion et à la marginalisation de cette catégorie de personnes. En outre, les membres du Comité ont exprimé leur préoccupation face aux exigences trop élevées concernant la connaissance de la langue estonienne en tant que critère de naturalisation, le taux de chômage élevé parmi les minorités, en particulier russophone, et la discrimination linguistique dans les médias", note la diplomatie russe.
Le CERD "a dénoncé l'absence en Estonie de législation anti-discrimination globale, en particulier dans les domaines civil et administratif".
"Dans les remarques de conclusion, l'Estonie s'est vu recommander de mettre sa législation dans le domaine de la santé, de la sécurité sociale (retraites comprises), de l'enseignement et de l'accès à la fonction publique en conformité avec les impératifs de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de la discrimination raciale et les dispositions appropriées de l'Union européenne", rappelle la diplomatie russe.
"Les résultats de l'examen par le CERD des rapports de l'Estonie confirment une fois de plus avec évidence la légitimité des préoccupations de la communauté internationale, y compris des experts indépendants en matière de droits de l'homme, suscitées par les problèmes de garantie des droits humains fondamentaux qui persistent dans ce pays", résume le ministère russe des Affaires étrangères.