Les premiers réfugiés abkhazes sont arrivés à la frontière abkhazo-géorgienne

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TBILISSI, 29 juin - RIA Novosti. En fin d'après-midi jeudi les premiers réfugiés venant d'Adjarie sont arrivés à la frontière abkhaze non loin de Zougdidi, en Géorgie occidentale, a rapporté l'agence News Georgia.

Ces réfugiés abkhazes qui protestent contre leur expulsion de logements provisoires à Batoumi, capitale de la république autonome géorgienne d'Adjarie, en attendent actuellement d'autres, actuellement en route, pour décider ensemble des démarches à entreprendre en commun.

Les participants à l'action déclarent être en contact permanent avec le ministre géorgien pour le règlement des conflits, Gueorgui Khaïndrava, qui leur promet toute l'assistance nécessaire.

Dans le même temps, a noté Nani Artakhamia, une participante à cette action de protestation, les manifestants sont indignés par les propos de la présidente du parlement géorgien, Nino Bourdjanadze, qui les a qualifiés de traitres et par le refus du premier ministre Zourab Nogaïdeli, qui se trouve en visite en Géorgie occidentale, de rencontrer les manifestants.

"Le principal objectif de notre action était d'attirer l'attention de l'opinion mondiale sur les violations grossières des droits des réfugiés et l'essentiel était non pas notre désir ou notre refus de nous rendre aux autorités séparatistes d'Abkhazie, mais la manière dont notre gouvernement nous traitera", a expliqué Mme Artakhamia.

Selon elle, "les autorités expulsent les réfugiés de leurs logements provisoires pour complaire aux investisseurs étrangers et en font pour la deuxième fois des réfugiés dans leur propre pays". Mercredi soir, plusieurs dizaines de réfugiés d'Abkhazie ont manifesté à Batoumi, capitale de la république autonome d'Adjarie (Géorgie), après avoir été expulsés de leurs logements provisoires à l'hôtel Meskheti.

Les hôtels où résidaient les réfugiés abkhazes ces 14 dernières années à Batoumi ont été achetés par des investisseurs kazakhs qui sont prêts à verser à chaque famille l'équivalent de 7 000 dollars de compensations, mais cette somme est insuffisante pour acquérir des logements, ont confié les réfugiés en s'entretenant récemment avec des journalistes.

"Nous avons essayé de mener des négociations avec les autorités de la république autonome d'Adjarie et de Tbilissi sur la nécessité d'augmenter ces compensations mais personne ne s'intéresse à nous. Nous avons donc décidé de revenir là d'où nous sommes venus. Car nous devons quand même avoir une maison quelque part", disent-ils.

Certains réfugiés, rejetant la somme promise, ont pris la décision de revenir en Abkhazie et de renoncer à la citoyenneté géorgienne.

Un porte-parole du ministère géorgien aux Réfugiés a toutefois affirmé que sur les 1970 familles de réfugiés hébergées dans des anciens centres de cure en Adjarie, 1700 ont touché des compensations à hauteur de 7 000 dollars.

"Dans leur majorité, ils ont reçu des logements dans différentes régions de Géorgie et ils sont satisfaits", a-t-on indiqué au ministère. "Sur les familles qui restent, une cinquantaine de femmes s'activent dans l'espoir de toucher des sommes plus importantes", a affirmé un porte-parole ministériel.

Le président de la république non reconnue d'Abkhazie Sergueï Bagapch, vers laquelle se dirigent ces réfugiés, n'exclut pas que l'exode des réfugiés de Géorgie vers l'Abkhazie puisse être une provocation de Tbilissi.

"S'il s'agit d'une provocation lancée dans le but de déstabiliser la situation en Abkhazie, celle-ci pourrait avoir des conséquences imprévisibles", a prévenu le président abkhaz lors d'une conférence de presse jeudi, rappelant que l'Etat abkhaz fera tout pour l'empêcher.

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