"On ne saurait parler de "problème", a-t-il indiqué dans une interview au journal Vorumaa Teataja jeudi. - L'Union européenne ne voit pas de problème dans le report du règlement de la question relative au traité frontalier. Mais je pense qu'il faut travailler sur d'autres questions s'il existe une possibilité réelle de les régler".
Le chef de l'Etat estonien a souligné que ses paroles ne doivent pas être perçues comme un refus de s'entendre sur le traité frontalier. "Certes il faut se pencher sur ce problème mais son règlement dépend de la volonté politique des deux pays", a souligné le président estonien.
M. Rüütel estime que son pays a fait le maximum pour préparer le traité en vue de sa ratification mais le préambule ajouté par le parlement estonien a provoqué le refus de la Russie de le ratifier.
"C'est une question de débats politiques et cela ne dépend pas de l'Estonie. Je ne pense pas que l'Estonie puisse vouloir le rétablissement des frontières aux conditions du traité de paix de Tartu de 1920. L'Etat estonien ne le veut pas et la Russie en a été clairement informée", a ajouté le président estonien.
"Le traité de paix de Tartu est un document fondateur pour l'Estonie et si le préambule en fait mention, ce n'est dans le but de récupérer les territoires qui sont cédés à la Russie en vertu du nouveau traité", a-t-il noté.
Le traité sur les frontières - terrestre et maritime - russo-estoniennes a été signé à Moscou le 18 mai 2005. Pourtant, le 6 septembre 2005, Moscou a informé l'Estonie qu'elle révoquait sa signature au bas de ce document.
Moscou a expliqué sa décision par le fait que le 20 juin 2005, le parlement estonien avait adopté une loi en vertu de laquelle la ratification de ces traités est liée au traité de paix russo-estonien de Tartu de 1920. Conformément à ce traité, des territoires de la région russe de Pskov passent sous la juridiction estonienne. Ce traité fut déclaré caduc par les républiques soviétiques d'Estonie et de Russie en 1944, au lendemain de la libération de la région de Pskov de l'occupation nazie par l'Armée rouge.
Selon les experts, la loi adoptée par le parlement permet à Tallinn de formuler des revendications territoriales et autres envers la Russie.