MOSCOU, 17 février - RIA Novosti. Le Conseil des muftis de Russie salue la décision de la mairie de Volgograd de fermer le journal qui a publié il y a quelques jours un dessin humoristique représentant le prophète Mahomet, le Christ, Moïse et Buddha en train de regarder la télévision.
"Les caricatures qui ont déjà été publiées dans la presse russe avaient elles aussi provoqué des remous parmi les musulmans. La culture islamique interdit les représentations du prophète Mahomet et pas seulement celles qui portent atteinte à sa dignité", a indiqué le président du Conseil des muftis de Russie le cheikh Ravil Gaïnoutdine.
L'islam "reconnaît et honore les messagers du Tout-Puissant, Moussa (Moïse) et Issa (Jésus) mais exclut toute possibilité de les représenter".
Le mufti a appelé les artistes à "s'autocensurer même dans le contexte de la liberté d'expression".
"Ces dessins insultent les religions mondiales. Or insulter les religions est le sacrilège suprême. Nous jouissons de la liberté d'expression, mais il y a aussi des normes éthiques à respecter", a déclaré dans une interview à RIA Novosti le vice-président du Conseil des muftis de Russie, Mansour Chakirov.
"Un croyant ne se permettra jamais de faire des caricatures du Tout-Puissant, des prophètes et des saints", a-t-il estimé.
Il s'est dit certain que la caricature parue dans un journal de Volgograd avait été "commandée" et publiée "dans le but de monter les religions les unes contre les autres".
"Ce sont les athées qui veulent les brouiller. Mais ils échoueront dans leur entreprise : les représentants des religions mondiales ont toujours vécu ensemble", a indiqué le dignitaire musulman.
Mansour Chakirov a fait ressortir la longue expérience de coexistence pacifique entre les chrétiens et les musulmans en Russie.
Il y a quelques jours, un journal de Volgograd a publié un dessin représentant le Christ, Mahomet, Moïse et Buddha en train de regarder un téléviseur sur l'écran duquel on voit deux groupes de personnes prêts à s'empoigner. L'un des personnages lance : "Ce n'est pas cela que nous vous avons enseigné!"
Vendredi, le maire adjoint de Volgograd, Andreï Doronine, annonçait que le fondateur de ce journal (mairie) avait pris la décision de le fermer.